samedi 4 juillet 2009

J+5 Les chutes Victoria


"Une balle dans la tête" ne cesse de grommeler Helmut P depuis qu'on a passé la frontière du Zimbabwé. Dans le bus qui nous a conduit de Chobe River jusqu'ici nous avons rencontré deux Sud Africaines d'origine indienne qui reviennent ici pour la deuxième fois. Elles nous expliquent qu'a leur dernière visite elles avaient été choquées par la beauté des chutes et la misère qui règne dans le pays. Une fois acquité les 50$ nécessaires à l'obtention du visas, nous reprenons la route vers les chutes. Encore une heure de bus pendant laquelle Helmut P lâche réguilièrement: "une balle dans la tête". C'est violent certes, mais il parle de Robert Mugabe le président du Zimbabwe. " Je suis venu ici il y a 15 ans "explique Helmut, c'était un des pays les plus riche d'Afrique. Mugabe a ruiné son pays, il s'est entouré de l'armée et de la police et a volé toute la richesse de son pays. C'est un des hommes les plus riche du monde, mais son pays n'a plus d'essence, de l'électricité seulement quelques heures par jour et un taux de chômage et de misère record. Personne n'a essayé de lui mettre une balle dans la tête, c'est incroyable". Je ne pense pas que ce soit aujourd'hui qu'on le fasse, puisque déjà, nous arrivons sur le site des chutes Victoria. Un bruit sourd et de fines goutellettes en suspens nous accueillent à la sortie du bus. Des locaux nous louent des ponchos ou Kway pour 3$. J'hérite d'un bout de plastique auquel il ne reste que trois boutons, ça ne m'inquiète pas plus que ça puisqu'il fait chaud....je comprendrais mon erreur plus tard.
On se dirige vers le premier point d'observation des chutes. Le bruit est de plus en plus assourdissant. Nous sommes obligés d'élever la voix pour parler. Le débit est tout simplement impressionnant: 9200 m3 par seconde je crois, qui dévalent les 130 m de hauteur de la chute, sur plus de 1,8km de la largeur.
En quelques minutes à peine, il ne reste plus un centimètre carré de sec sur mes vêtements. Mes trois boutons et mon morceau de plastique sont complètement inutiles. Je suis obligé de rentrer mon appreil photo dans le sac à dos, car aux abords des chutes, il pleut. L'eau monte à plus d'une centaine de mètres de hauteur et retombe sur nos pauvres têtes de touristes sous forme de crachin, de bruine, d'averse ou de déluge.
Il fait environ 1h30 pour aller aux différents points d'observation de ces chutes découvertes par Livingstone en 1855.
Le tour terminé, on se met a sécher au soleil et des locaux viennent nous vendre des billets de leur monnaie locale complètement dépréciée. Pour un dollar américain, on achète 1 trillon de dollars zimbabwéen, cherchez l'erreur.
Alors que l'on remonte dans le bus pour aller manger, on demande au chauffeur de ne pas nous conduire par le chemin touristique, mais de nous montrer la vraie réalité de la vie locale. Il fait la moue et avec un petit billet il finit par accepter. Après quelques minutes de route, nous arrivons dans une rue où il y a quelques magazins. C'est la cour des miracles. Des enfants mutilés, estropiés, cul de jatte, aveugles, des adultes sans mains, des femmes de 25 ans sans dents et qui en paraissent 60!Je me sens mal, les autres aussi. Je discute une dizaine de minutes avec un jeune d'une vingtaine d'années. Il m'explique la vie ici. NO FUTURE m'explique t'il. Certains réussissent à qitter le pays. Les meilleurs gagnent l'Europe ou l'Afrrique du sud et réussissent à envoyer de l'argent à leur famille.
Je laisse à mon jeune gars le reste de monnaie qui traîne dans ma poche.
De retour à la frontière on nous fait nous laver nos pieds, dents, mains, de peur que l'on rammène le choléra ou une quelconque infection au Botswana.
Cette journée à été magnifique, les chutes sont exceptionnelles, le Zimbabwe c'est beau, mais cette misère et cette pauvreté m'ont retourné. Je crois que je suis convaincu, dans ce pays il ne manque qu'une chose, une balle dans une tête!

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