samedi 4 juillet 2009

J+5 Les chutes Victoria


"Une balle dans la tête" ne cesse de grommeler Helmut P depuis qu'on a passé la frontière du Zimbabwé. Dans le bus qui nous a conduit de Chobe River jusqu'ici nous avons rencontré deux Sud Africaines d'origine indienne qui reviennent ici pour la deuxième fois. Elles nous expliquent qu'a leur dernière visite elles avaient été choquées par la beauté des chutes et la misère qui règne dans le pays. Une fois acquité les 50$ nécessaires à l'obtention du visas, nous reprenons la route vers les chutes. Encore une heure de bus pendant laquelle Helmut P lâche réguilièrement: "une balle dans la tête". C'est violent certes, mais il parle de Robert Mugabe le président du Zimbabwe. " Je suis venu ici il y a 15 ans "explique Helmut, c'était un des pays les plus riche d'Afrique. Mugabe a ruiné son pays, il s'est entouré de l'armée et de la police et a volé toute la richesse de son pays. C'est un des hommes les plus riche du monde, mais son pays n'a plus d'essence, de l'électricité seulement quelques heures par jour et un taux de chômage et de misère record. Personne n'a essayé de lui mettre une balle dans la tête, c'est incroyable". Je ne pense pas que ce soit aujourd'hui qu'on le fasse, puisque déjà, nous arrivons sur le site des chutes Victoria. Un bruit sourd et de fines goutellettes en suspens nous accueillent à la sortie du bus. Des locaux nous louent des ponchos ou Kway pour 3$. J'hérite d'un bout de plastique auquel il ne reste que trois boutons, ça ne m'inquiète pas plus que ça puisqu'il fait chaud....je comprendrais mon erreur plus tard.
On se dirige vers le premier point d'observation des chutes. Le bruit est de plus en plus assourdissant. Nous sommes obligés d'élever la voix pour parler. Le débit est tout simplement impressionnant: 9200 m3 par seconde je crois, qui dévalent les 130 m de hauteur de la chute, sur plus de 1,8km de la largeur.
En quelques minutes à peine, il ne reste plus un centimètre carré de sec sur mes vêtements. Mes trois boutons et mon morceau de plastique sont complètement inutiles. Je suis obligé de rentrer mon appreil photo dans le sac à dos, car aux abords des chutes, il pleut. L'eau monte à plus d'une centaine de mètres de hauteur et retombe sur nos pauvres têtes de touristes sous forme de crachin, de bruine, d'averse ou de déluge.
Il fait environ 1h30 pour aller aux différents points d'observation de ces chutes découvertes par Livingstone en 1855.
Le tour terminé, on se met a sécher au soleil et des locaux viennent nous vendre des billets de leur monnaie locale complètement dépréciée. Pour un dollar américain, on achète 1 trillon de dollars zimbabwéen, cherchez l'erreur.
Alors que l'on remonte dans le bus pour aller manger, on demande au chauffeur de ne pas nous conduire par le chemin touristique, mais de nous montrer la vraie réalité de la vie locale. Il fait la moue et avec un petit billet il finit par accepter. Après quelques minutes de route, nous arrivons dans une rue où il y a quelques magazins. C'est la cour des miracles. Des enfants mutilés, estropiés, cul de jatte, aveugles, des adultes sans mains, des femmes de 25 ans sans dents et qui en paraissent 60!Je me sens mal, les autres aussi. Je discute une dizaine de minutes avec un jeune d'une vingtaine d'années. Il m'explique la vie ici. NO FUTURE m'explique t'il. Certains réussissent à qitter le pays. Les meilleurs gagnent l'Europe ou l'Afrrique du sud et réussissent à envoyer de l'argent à leur famille.
Je laisse à mon jeune gars le reste de monnaie qui traîne dans ma poche.
De retour à la frontière on nous fait nous laver nos pieds, dents, mains, de peur que l'on rammène le choléra ou une quelconque infection au Botswana.
Cette journée à été magnifique, les chutes sont exceptionnelles, le Zimbabwe c'est beau, mais cette misère et cette pauvreté m'ont retourné. Je crois que je suis convaincu, dans ce pays il ne manque qu'une chose, une balle dans une tête!

jeudi 14 mai 2009

J+4: Rundu (Namibie)- Kasane (Botsana)


5h00
Les brumes du matin courent sur la rivière. Les grenouilles ont un son rond et cadencé.Il doit y avoir une grenouille chef d'orchestre ou alors c'est qu'en Afrique elles ont le rythme dans la peau. Au fur et à mesure que la lumière apparaît, les bruits changent et les coassements laissent la place aux gazouillis des oiseaux.
Nous reprenons le bateau en sens inverse jusqu'aux voitures. Je suis fatigué ce matin. Cette nuit, ma moustiquaire s'est décrochée du plafond vers 3h00. Un vrai bazar pour m'en dépêtrer. J'ai bien mis 5minutes pour comprendre ce qui m'arrivait. Au début je croyais que c'était dans mon rêve, je rêvais être emmêlé dans ma voile de parapente.
Je monte avec Helmut dans le coffre du 4 x 4 et nous mangeons le petit dèj sur la route qui nous mène à l'aéroport.
Aujourd'hui deux étapes importantes avant le vol:
1- la réparation de l'aile
2-le plein d'essence, à la méthode Helmut P:
Comment ça marche?
Il faut un fût d'essence, une perche d'un mètre avec un filtre à son bout qui plonge dans le fût, des pinces crocodile qui relient la batterie de la voiture à la pompe, deux fils sur une prise de courant mâle, des gants parce que le câble en direct sur la batterie ça chauffe fort, le pistolet dans le réservoir, le bouton de la pompe sur ON et c'est parti. Vous verrez mieux sur les photos de quoi il en retourne.Diabolique et empirique construction, mais ça marche parfaitement. Le plein est fait, nous pouvons y aller. Une fois en l'air nous prenons la mesure du désastre. La région est sinistrée par les inondations. Mais ce n'est pas seulement sur une petite partie du territoire. Ce sont des milliers d'hectares engloutis par les eaux. A mesure que nous nous approchons du delta d'Okavango, l'eau est partout. Les couleurs sont magnifiques. Bleu, vert, jaune et brun se mélangent. Le soleil se reflète à la surface. L'eau est claire, parfois transparente. Des villages sont littéralement coupés du monde.
On y aperçoit des habitants. Au passage de l'avion, des gamins sortent en courant des cases et nous saluent. Je leur réponds d'un signe de la main même s'ils ne peuvent pas me voir. Je me souviens gamin saluer les avions qui passaient au dessus de ma tête, persuadé au fond de moi que le pilote m'avait vu. Alors j'étais heureux. Peut être qu'un de ces gosses sera un jour pilote et fera la même chose un jour ? Je n'en sais rien...
Aujourd'hui le vol est long, 3h15, mais le paysage est tellement beau qu'il passe en un clin d'oeil. En cas de panne moteur on va à la baille avec les crocos et tout le reste. Je garde un oeil prudent sur le canot de sauvetage placé au fond de l'avion.
Avant l'atterrissage Dennis m'écrit un petit mot sur son carnet de note parce qu'on ne s'entend pas à cause du moteur : "tu le sens comment l'atterrissage?" C'est vrai que depuis le départ, c'est le point noir. Je lui réponds "si tu connais une prière c'est maintenant" et je lui fait un grand sourire. Il n'a pas l'air rassuré et apparemment il ne doit pas bien connaître ses prières car à l'atterrissage nous rebondissons trois fois et le troisième coup est assez fort. Comme on dit en aviation, "posé pas cassé". Un jour un pilote optimiste a écrit: "un bon atterrissage c'est quand on sort indemne de l'avion. Un excellent atterrissage c'est quand on peu réutiliser l'avion après" Je dis ça à Dennis. Il éclate de rire!
Nous refuelons. Le pompiste à l'air endormi et ses pompes ne marchent pas. Tout à coup il disparaît et plus moyen de mettre la main dessus.Nous devons réamorcer la pompe. Ne le voyant pas revenir, nous le faisons nous même!
Nous passons la douane et un minibus vient nous chercher pour aller à l'hôtel qui est à 5mn de l'aéroport. Il donne sur la rivière Chobe. Plus tard, pour le coucher de soleil, nous allons faire un tour sur l'eau, à la rencontre de la vie sauvage. Hypopotames, crocodiles, aigles, antilopes, éléphants, les photos parlent d'elles mêmes!
Demain nous ne volons pas, alors c'est relâche. Je retrouve Dennis au bar et nous descendons quelques Djinn Tonic "double on the rocks" au titre que le Schwepps contient de la quinine, ce qui est bon contre le palud. Nous nous soignons bien et prenons même de l'avance sur le traitement! Au comptoir, nous rencontrons des locaux. Le courant passe bien et après quelques verres de plus je procède à l'échange officiel de mon Tshirt aux couleurs de Reno, la course d'avion la plus rapide du monde avec un local qui vole chez Air Botwana. Dennis, lui mime avec son paquet de cigarette les atterrissages que nous avons subi jusqu'alors. On rit jusqu'aux larmes en imaginant toutes les possibilités qu'il nous reste à explorer en termes d'atterrissages. Heureusement que Thomas n'est pas là, nous devrions finir le chemin à pied. Le voyage n'est qu'à ses débuts. Il reste encore beaucoup de route à faire!
Nous finissons par retrouver notre chambre...Demain nous nous levons tôt, direction le Zimbabwe et les chutes Victoria...Génial!

J+3: Le départ, le vrai! Naua Naua-Tsumeb-Rundu


Au réveil, il y a de l'excitation dans l'air. C'est le grand jour. Nous partons. Les sacs s'entassent dans les deux voitures. Piet et Uwe nous conduisent d'abord à Naua Naua pour récupérer les dernières affaires de Thomas et Annette. Nous roulons ensuite jusqu'à la piste. L'avion est là, rouge et blanc. Il attendait son heure. Elle est venue. La piste, une large bande de terrain déboisée, mélange de latérite, de sable et d'herbe. Il y a 1000m pour décoller. 1000m pour arracher l'avion du sol et nous propulser dans les cieux d'Afrique. Il ne faut pas traîner. Chaque minute, la température augmente un peu et rend le décollage plus délicat. Thomas et Helmut P se chargent d'ajouter les 20 litres d'huile du jour par bidons de 1 litre, Dennis et Helmut B s'occupent des bagages, je me charge de faire vingt tour d'hélices pour faire circuler l'huile dans les cylindres, un vrai sport de brute. J'effectue la prévol de l'appareil, pour voir si tout est en ordre. Je remarque du scotch sur l'aile inférieure droite, qui recouvre une blessure. Je demande à Helmut P ce qu'il en est. "Ne t'inquiètes pas, je t'expliquerai plus tard". L'avion est maintenant chargé à ras bord. 3 fûts de 200l, des cartons de bidons d'huile par pack de 10, les bagages, les club de golf d'Helmut B, une échelle, une roue de secours, les gilets de sauvetage, le matériel de survie, les balises de détresse et quelques outils.
Nous faisons nos adieux à Uwe et Piet et montons à bord. L'instant est solennel. Thomas et Helmut P mettent en route. Il faut être deux pour démarrer l'Antonov. Le pilote gère le starter et les magnétos. Dès qu'il les enclenche et que le moteur produit ses premiers toussotements, le copilote injecte de carburant et le pilote pompe sur la manette des gaz. Un nuage de fumée envahit le cockpit, et sort par les instruments et la console du tableau de bord. Le moteur hésite, tousse, crachote et tout à coup se met en branle dans un bruit fantastique. Il tourne rond et pétarade tant qu'il peut. Nous remontons la piste jusqu'au bout. Thomas fait les essais moteurs et pousse la manette des gaz à fond. D'une main nous nous tenons à une barre située sur les parois de la cabine. L'avion prend de la vitesse, se met en ligne de vol et lentement quitte le sol. Nous prenons une faible pente de montée. Annette salue par le hublot nos deux amis restés au sol. Ca y est, nous volons. Nous nous tapons dans les mains pour extérioriser cette première réussite et pour se souhaiter aussi un peu bonne chance. Dehors, le bush à perte de vue. Les couleurs sables se mélangent aux vert des petits feuillus. Parfois une piste toute droite court jusqu'à l'horizon. C'est merveilleux. J'ai une pensée vers tous ceux que j'aime, tous ceux qui ont suivi et supporté ce projet. J'aimerais qu'ils voient ça, qu'ils soient là. Les appareils photos crépitent dans tous les coins, à tous les hublots, à gauche à droite...comme si on ne voulait pas perdre une miette de chaque centimètre carré de cette terre d'Afrique, comme si on avait peur d'oublier un instant si magique. Au bout de 10 minutes les premières turbulences apparaissent. Faibles au début, elles deviennent rapidement fortes. Nous sommes obligés de nous attacher. Une odeur d'huile de moteur chaude envahit la cabine. Nous commençons a ressentir les premiers symptômes du mal de l'air. Ça commence par de la transpiration, une envie de dormir et la bouche pâteuse. Comme le mal de mer et les odeurs de gazole. C'est la première fois que ça m'arrive en vol.
Je me dit: Jean Marie soit tu réussis à t'adapter rapidement auquel cas il n'y aura pas de problème, soit ce voyage va être un calvaire au quotidien. Thomas me demande de le remplacer aux commandes pour une demi heure. Je m'installe en place gauche et prend le manche. Je me sens rapidement mieux. Piloter ce vieux bourrier est extraordinaire. Je n'ai pas vraiment le temps de penser au rêve qui m'habite depuis tant de jours. Je suis maintenant en plein dans la réalité et il faut gérer la route, l'altitude, la vitesse et les paramètres. Le manche est lourd, les efforts demandent une réelle pression musculaire, comme il y a 50 ans. Les pilotes d'antan étaient de sacrés bons gars. Ils en ont fait des choses extraordinaires avec les moyens de l'époque! Et aujourd'hui on est un peu à leur place, avec le même matériel, voire même un peu plus vieux.
Dans le cockpit il y a une fenêtre que l'on peut ouvrir en vol, comme une vitre de voiture. je l'ouvre aux 3/4 et l'air circule mieux. Helmut P lui, a ouvet sa combinaison de moitié. La bedaine à l'air, il est tranquille. Il a bien raison. Du cockpit, le paysage est encore plus beau.1h19 plus tard nous sommes en finale à Tsumeb. Thomas reprends les commande et fera d'ailleures tous les atterrissages et décollages du voyage. Pour le reste nous nous relayons. Au moment où nous touchons les roues, la roulette de queue sort de piste et va traîner dans l'herbe. Le frein pneumatique souffle très fort et produit des "tchhh-tchhhh" chaotiques.Finalement nous nous arrêtons. Un grand coup de gaz et nous rejoignons le parking. Thomas n'a pas l'habitude de voler avec autant de charge, le comportement de l'avion change beaucoup. Il n'a pas gardé assez de vitesse en finale. Heureusement que l'Antonov s'accommode de faibles vitesses d'atterrissage.
Nous sautons sur la porte pour l'ouvrir et respirer un bon bol d'air. Une fois les pieds au sol et les trois premières respirations passées, tout va bien. C'est immédiat. C'est là que tout le monde avoue avoir été ballonné pendant le vol.
Nous devons refueler. 670 litres, afin de rejoindre Rundu en toute sécurité. Le plein ne pose pas de problème. Après 30mn d'arrêt nous repartons. Une petite angoisse au ventre, en se disant "dans 5 minutes je suis malade c'est sûr". Mais en remontant Anette nous montre les trois aérations du plafond qui sont fermées. Nous avions oublié de les ouvrir. Du coup l'air ne circulait pas et nous baignions dans les odeurs d'huile et d'essence, le tout dans la chaleur de l'Afrique. Sauvés! Nous ne serons plus malades une seule fois. Nous mangeons aussi des pommes en vol et ça semble avoir un effet positif. Après le décollage, nous passons quelques reliefs. Parfois une ferme perdue dans la pampa apparaît, isolée, coupée du monde et entourée par la vie sauvage. J'admire ceux qui y habitent . Un jour, un mois, un an d'accord, mais toute une vie!Admirable.
Parfois on aperçoit un point d'eau, on essaye de voir si on peut repérer des animaux qui viennent se désaltérer. Mine de rien, notre vieil avion avance bien. On est à environ 200 km/h. Le paysage défile. Les 1000ch du moteur déchaînent les décibels. Des casques anti-bruit sont à disposition, pendus sur les câbles en acier tressé qui servent au largage parachutiste. Les vols sont un véritable festin visuel. Nous arrivons à Rundu après 1h30 de vol. Et là, l'aventure a failli s'arrêter pour de bon. Laissez moi vous expliquer. En aviation, on cherche au maximum a atterrir face au vent. Nous faisons donc un repérage pour voir la manche à air et décidons du sens d'atterrissage. Le repérage est fait, nous atterriront vers l'Est avec un vent d'une quinzaine de noeuds. Alors que les roues touchent la piste, le vent tourne de 180° et pousse la queue de l'avion sur la droite. La queue cherche à dépasser le nez de l'avion. Le résultat ne tarde pas, nous faisons un 360° sur nous même. Tout le monde s'accroche. Thomas gueule en Allemand "MERDE". Pendant trois secondes, je serre les fesses et retiens ma respiration. Le risque, c'est de se retrouver sur le toit ou de casser une aile en percutant la piste. Par chance, nous avions un peu réduit notre vitesse et l'empattement du train d'atterrissage est large. Nous nous arrêtons dans l'herbe. Une fois stoppé, nous vérifions si les roues sont toujours là, et qu'elles n'ont pas éclaté. Nous avons marqué la piste d'un zéro avec le caoutchouc des pneus. J'attends avec impatience la prochaine mise à jour de google earth pour voir ça!
La police locale nous attend à la descente de l'avion. Il sont très sympas mais insistent pour voir nos passeports. Ils veulent aussi inspecter l'intérieur de l 'avion, plus par curiosité pour ce gros oiseau blanc que par réel soupçon de trafic d'armes, de drogue ou de diamants. Généralement quand ils voient le bordel à l'intérieur de la cabine, ils sont vite dissuadés d'y organiser une fouille. Nous sortons les sacs et un fût d'essence pour le remplir à la prochaine station service. Nous devons aussi organiser la douane pour demain matin. Et oui, nous quittons le territoire Namibien. Nous devons donc faire tamponner nos passeports. Il nous faut donc un officier de l'immigration. Nous appelons le bureau des douanes : "Pouvez-vous être là demain matin à 07h00?" réponse "ah ben non, nous n'avons pas de voiture pour aller jusqu'à l'aéroport". Ok, nous leur envoyons un taxi pour demain matin. C'est un peu comme si vous deviez payer directement l'essence de la moto du gendarme qui vous arrête pour excès de vitesse. J'adore l'Afrique, c'est comme un kinder surprise, on ne sait jamais sur quoi in va tomber.
Deux 4 x 4 dépêchés par l'hôtel sont là pour nous récupérer. Avec tous les bagages et le fût nous n'avons pas assez de sièges. Je fait le trajet dans le coffre. Nous nous arrêtons dans le centre ville de Rundu. Pendant que Thomas remplit le fût d'essence, nous allons au Brico depôt du coin, acheter de quoi réparer l'aile. Je ne sais toujours pas ce qui est arrivé, mais je sais que maintenant il nous faut un bout de plastique dur, et des baguettes de bois, parce que la réparation de fortune se déforme sous l'effet du vent pendant le vol. Dennis, qui parle allemand a compris pourquoi l'aile est abîmée, Thomas a percuté un arbre hier à l'atterrissage et le phare situé au milieu de l'aile est cassé. Bon, rien de grave, ça aurait pu l'être davantage. Parfois, je regrette de ne pas parler allemand . Mais Dennis est sympa, il a compris ma position d'étranger parmis les étrangers à l'étranger et me traduit l'essentiel en anglais.
Au bout d'une demi-heure, nous avons ce qu'il nous faut. En route pour l'hôtel. Le chauffeur nous annonce que la route habituelle n'est plus praticable à cause d'importantes inondations liées à la saison des pluies. Apparemment cette année les crues ont battu des records, jetant des milliers de personnes sur les routes. D'ailleurs des tentes de l'armée mises en place par la croix rouge, bordent la route. Ce qui est à craindre lors d'inondations, c'est la prolifération des moustiques donc de la malaria, mais aussi du choléra. Les reptiles également fuient les zones inondées et en ce moment il a beaucoup de serpents dans les parages. Nous rejoignons donc par la piste, les berges du Zambeze. Là, deux bateaux: un pour les sacs et un pour les bagages! Génial, une balade en bateau improvisée. On croise notre premier crocodile qui bronze sur un banc de sable. Ces bougres ont le camouflage parfait pour passer inaperçu. Mais notre conducteur à l'oeil bien entraîné. Au début il nous dit: "vous le voyez là?" et tout le monde "où? où?" Et ça dure bien 30 secondes avant que le premier dise: "ah oui, je le vois" et les autres "où?où?". "Mais là à gauche!" Finalement tout le monde le trouve. Frisson.
Ce soir, nous dormons dans des cases très bien aménagées et modernes sur les bords du Zambeze. L'hôtel vient de réouvrir il y a quelques jours à peine. Il était sous les eaux la semaine passée et nous voyons clairement les traces laissées par la boue. Mais le staff a bien travaillé et l'endroit est charmant. Il nous font un prix pour le dérangement et nous payons seulement 40$ la nuit. Après une bonne douche, c'est l'heure des "sundowners" autrement dit, l'apéro devant le coucher de soleil, et ce soir il est magnifique. Nous prenons un bateau plat et allons nous balader sur la rivière. Sur la berge opposée c'est l'Angola. Nous distinguons clairement le premier village et l'on pénètre illégalement en Angola par un bras de la rivière. Tiens, un autre crocodile, plus gros celui là. Allongé sur la berge, il se sent menacé. Nous ne sommes qu'à 3 mètres de lui. Nous ne voulions pas le déranger. D'un coup de queue puissant il fonce dans l'eau et disparaît.
Nous rentrons aux dernières lueurs du soir. Un dîner à la bougie puisque l'électricité est en panne et nous regagnons nos cases, enfin, notre "chambre de lune de miel" répète Dennis! Je préfère fermer les yeux et repenser à toutes ces images de ces premiers vols. Demain on part au Botswana et on survole l'Okavango....J'ai hâte....

mercredi 13 mai 2009

J+2- Ethosha


Le soleil se lève à peine lorsque nous prenons la piste en direction du parc d'Ethosha. Uwe, un ami de Thomas est guide de brousse. Il nous a gentillement proposé de nous emmener lors de sa tournée d'inspection. Helmut B et moi, sommes les deux seuls à être du voyage. Un privilège, car Uwe connaît la brousse et les animaux comme sa poche.
Ethosha est un des plus grands et des plus beaux parcs animalier d'Afrique australe. Il a été officialisé comme parc national en 1907. A l'époque il faisait 90 000 km2. Aujourd'hui, il a été réduit à 22 000 km2 et pour vous donner une idée, c'est presque la superficie de la Bretagne. Ici les animaux sont dans la plus totale des liberté. Il n'y a qu'un tiers du parc ouvert au public, c'est la partie qui entoure le lac salé asséché. A la saison des pluies il se remplit et les flamands roses y viennent donner naissance à leur petits.(cf Les ailes pourpres, le documentaire de Disney, qui lui a été tourné au Nord de la Tanzanie).
Très vite, on aperçoit les premiers zèbres, les premières gazelles. Ils ne sont pas farouches et la voiture ne leur fait pas peur, c'est surprenant. C'est bien plus difficile d'approcher un cerf en France, croyez-moi. Un chacal, des vautours, des gnous, des antilopes, la vie animale est partout et en abondance. Uwe nous conduit vers les points d'eau. C'est là qu'est notre plus grande chance pour observer un lion ou un éléphant. Jusque là pas de chance. Des panneaux indiquent "stay in your car", on comprend bien pourquoi. N'empêche, que l'on roule depuis trois heures et qu'avec le café de ce matin nous avons tous les trois envie de pisser. Comme il faut bien une victime, je suis le premier à sortir de la voiture. Les deux autres font guet. Pas très loin, des herbes hautes. Un lion ou un léopard pourraient être là, caché... Comme toujours dans ces moments là, la vessie est toujours trop grande et trop remplie, ça n'en finit plus. Les secondes passent et sont terriblement longues. En tant que mâle dominant, je marque mon territoire. Normal. En gros, je suis en train de défier publiquement un lion de 250 kg pour un combat au corps à corps. J'ai ma vie entre mes mains, ou presque. Je me repose sur mes guetteurs. N'empêche, que je ne suis pas tranquille. Une bestiole pourrait bondir d'une seconde à l'autre, me prenant au dépourvu dans cette position peu propice au repli. Certainement le pipi le plus risqué et le plus excitant de toute ma vie. Il y a avait aussi eu celui réalisé à grand renfort de contorsions par la fenêtre d'un petit avion au dessus de la mer du Nord, par moins 10 degrés. Mais celui-ci, c'est autre chose. C'est tout une saveur. Vous ne pouvez pas comprendre. Je vous invite à tenter l'expérience.La prochaine fois que vous voyez un cirque,entrez dans la cage aux fauves et laisser vous aller tranquillement. Vos amis seront de l'autre côté de la grille et vous diront si quelque chose bouge! Voilà, ça fait presque 2 minutes de vie en tant que proie potentielle! C'est une nouvelle expérience qui fait rire mes camarades quand ils crient soudain "vite vite, rentre un lion arrive"... Moi je n'ai pas ri tout de suite à leur blague. Je remonte dans la voiture, soulagé, pour de vrai.
La journée se poursuit sur les routes de poussière argentée du parc. Vers 14h00 il fait vraiment très chaud et le soleil tape fort. Nous nous arrêtons à un point d'eau pendant plus d'une heure pour observer les mouvements. Helmut B et Uwe s'offrent une sieste. Moi j'attends, appareil photo en main que quelque chose se passe. J'adore! Je pourrai rester là pendant des heures. Différentes familles d'animaux viennent se désaltérer. Chacune l'une après l'autre, avec toutes les précautions du monde. Les points d'eau sont le carrefour obligé de tous les animaux du bush. Le bar local quoi! L'essentiel pour eux est de ne pas arriver au moment où un mammifère hostile aurait plus faim que soif. J'imagine: "Tu bois un coup Gégé?" "Bof, moi je préfère manger avant de boire, je tiens mieux la marée"."Comme tu veux, il y a de la gazelle au troquet en ce moment. Tu m'en mets une de côté?"...J'vous promets, c'est comme ça que ça se passe dans la jungle!
Vers 17h30 nous quittons le parc, car nous devons passer la barrière avant le coucher du soleil. Alors que nous rentrons à la ferme, un orage puissant éclate. Des trombes d'eau s'abattent sur cette terre aride toute la nuit. Nous retrouvons les autres. Un nouvel arrivant est là: Dennis. C'est un autre allemand, au physique de pilier de rugby, avec qui je vais partager ma chambrée pendant les semaines suivantes. Le contact passe très bien. Dennis n'a rien à voir avec l'aviation, il est antiquaire d'armes à feu. Il a 35 ans. Il a réussi à convaincre Nicole,sa femme, qu'il ne pouvait pas passer à côté de cette aventure. Traverser l'Afrique en Antonov le faisait rêver. Dennis a l'habitude de monter des expéditions dans le désert, mais quand Thomas lui a dit la semaine dernière, qu'il restait une place dans l'avion,il n' a pas hésité une seconde. Pendant la soirée, nous préparons le vol du lendemain. On devra faire un premier arrêt à Tsumeb pour refueler et tirer ensuite jusqu'à Rundu. Pour l'instant, nous resterons en Namibie, mais juste dans la petite langue Nord-Est du pays, à la frontière. A priori pas de problèmes particuliers, Thomas connaît le région. Helmut P et Thomas sont allés à l'avion aujourd'hui. Helmut P me prend à part et me dit:" On est vraiment très très chargés. Tu verras demain. Dis moi si tu remarque quelque chose d'anormal".
Le lever est prévu à 05h00. Enfin le vrai départ!Je sombre dans le sommeil profond , déçu de ne pas avoir vu de lions, mais terriblement excité pour le vol de demain.

Les premières photos sont arrivées! http://www.urlachair.com/jpserver/web/default/

Non sans mal et après avoir enragé toute l'après-midi contre internet, voici enfin le système opérationnel. Il a fallu télécharger un logiciel, créer un nom de domaine, acheter un espace, configurer le réseau, trouver les codes, sélectionner les photos, les charger, les nommer, et pour certaines, les légender et géolocaliser...Deux mots: "merci Sophie" pour ton aide et ta débrouillardise!
A venir, le texte du parc d 'Ethosha...les photos, elles, sont déjà là! Demain nous serons syncros...
à bientôt....4h14...plus que temps d'aller dormir....

lundi 11 mai 2009

J+1


Voici, les extraits de mon carnet de voyage. Chaque jour, un petit bout. Les photos liés au carnet sont en train de charger sur un diaporama. Il sera disponible ce soir ou demain. Bonne lecture:

Lundi 20 avril,
Voilà un mois que j'ai reçu le coup de fil de Helmut P." Ca te dis de ramener un Antonov II d'Afrique en Europe?".
L'aventure me manque. Il n'en fallait pas plus. Je lui réponds "OUI" sans vraiment imaginer ce que cela implique. On verra bien.
Il s'en est passé des choses pendant ce mois. Un vrai marathon entre la recherche de financements, les chaînes TV, le boulot, la préparation matérielle du voyage, la négociation des dates de vacances au bureau, le passeport, les visas, internet, les coups de fils, les mails, l'horloge qui tourne, la banquière qui grogne et l'incertitude du départ jusqu'à il y a deux jours. Je n'ai pas ménagé mon sommeil, ma moto, ni mon ordinateur. Heureusement, il y avait les copains, les collègues, les amis et la famille.
Je repense à tout ça, et je ne suis assis dans l'avion qui me mène en allemagne que depuis à peine 10mn. Sophie m'a lâché à l'aéroport juste à l'heure. Elle non plus n'a pas ménagé ses efforts. Couture pour ma combinaison de vol qui en avait bien besoin, mails et résolution de problèmes informatiques en urgence. Elle doit être bien contente de me lâcher sur le trottoir de l'aéroport de Charles de Gaulle..."enfin les vacances" pourrait-elle penser, et elle aurait bien raison. Sans son aide je ne serai probablement en train de voler en direction de Francfort. Pas plus que sans celle d'Olivier, Emma, Hervé, Marie&Nico, Pauline&Julien, Chrystelle&Thierry, Manu&Aurélie, Laurent/ Anne&Léa, Romu&Auréle, de mon pote Ecossais Hamish Mitchell, Dalida, Sandrine, Jean-Philippe, de mon copain de Hong Kong Gordon Lee, de Frédérique mon ancienne et excellente prof d'anglais du lycée, de Ben ou Vincent tous deux en Chine, Michel Stephan et ses amis, de Florence, Julien, Lieve en Belgique, Morgane, Antoine, Marine, Arnaud, Claire et quelques autres dont je ne connais pas encore le nom. Et puis il y a les petits messages, comme celui de Polo qui remontent le moral.
Pour la première fois je n'ai pas l'impression de voyager seul et avoir ces soutiens me donne une force que je ne connaissais pas. J'ai l'impression d'emmener avec moi toute cette bande de potes que l'idée d'aventure à aussi fait rêver.
C'est drôle, j'ai reçu très peu d'aide des gens du monde aéronautique. Je pensai au contraire qu'ils seraient les plus réactifs. Mais en fait non. Alors que je me fait cette remarque, l'avion pose juste ses roues à Francfort. Je récupère mon bagage et retrouve Helmut P. au comptoir d'Air Namibie. Embrassade, grande tape dans le dos, l'aventure peut commencer à la sauce Allemande.
22h30, nous embarquons à bord d'un A340 rempli de retraités et quelques chasseurs qui vont chercher de sensations fortes en prenant avec leur fusil meurtrier un bout de la vie sauvage. Ce n'est pas mon délire.
12 heures de vol nous attendent. Après m'être assis au milieu d'une rangée de 4 personnes, je me rends vite compte que ça ne va pas le faire dans cette position. Aux commandes dans le cockpit, à la rigueur, mais entre un Hollandais obèse et mon ami Helmut qui n'a pas non plus le physique d'un marathonien Kenyan, je me sens à l'étroit. Je repère la dernière rangée libre tout au fond de l'avion. L'hôtesse me dit qu'il n'y a pas de problème. J'installe mes large épaules, tranquille pour 12 heures. Il fait nuit et un demi-sommeil s'installe avant même le décollage. J'ouvre les paupières au moment où les réacteurs donnent leur pleine puissance. L'avion roule, roule, roule, il est chargé, très chargé. Après de longues secondes, il s'arrache de la piste.ça me fait toujours le même effet de décoller. Même si je connais parfaitement l'effet physique et les équations aérodynamiques d'une aile et de la portance, je trouve ça toujours magique. Réussir à faire voler autant de personnes avec leurs babages, l'essence, l'eau et le plateau repas qui m'attends...je trouve quand même que l'avion est l'invention qui en dépasse beaucoup d'autres.Je pourrais me priver de machine à café ou de ma TV, mais pas d'un avion. Ca y est nous volons, plus rien ne peut nous arrêter à priori. Je m'endors pour de bon. Demain, je me réveillerai au dessus de l'Afrique.
Vers 5h du matin le jour se lève sur l'horizon. Le passagers s'agitent et se pressent au hublot pour voir un petit bout d'aurore. Nous avons passé le Congo et Kinshasa au Congo, npus survolons maintenant l'Angola à près 19 000m d'altitude et à 900 km/h. Dans trois heures, la Namibie. Trois longues heures,l'impatience est forte.
Nous entamons la descente. Dehors, le désert. D'habitude en Europe, on survole toujours une agglomération avant de se poser, mais là la finale se fait au-dessus de rien. Pas une maison sous les ailes. Après un très bel atterrissage, la porte s'ouvre enfin. Et comme il n'y a pas que des avantages à dormir sur trois sièges tout au fond de l'avion, je sors le dernier. Dehors il fait bon. Ni trop chaud, ni trop froid. 23°. Mais il n'est que 08h30.
Nous passons la douane, récupérons les bagages. Dehors, nous attend un autre Helmut. Le voisin de premier Helmut mon ami. Ok, je vois, vous commencez déjà à vous embrouiller la tête. Alors, voilà ce que je vous propose. Nous allons leur donner un code. Helmut mon ami, sera Helmut P, pour Pilote. L'autre Helmut était directeur de 4 des plus grandes banques allemandes (Ironie du sort?). Alors il sera Helmut B, pour Banquier. Ca vous va? De toutes façons, vous n'avez pas le choix, c'est moi qui tape sur le clavier.
Nous voici donc maintenant en voiture, sur les routes droites de la Namibie direction Windhoek et l'aéroport d'Eros (un nom tout de même plus sympa qu' "Orly", non?). Nous devons y retrouver Thomas le propriétaire de l'avion ainsi qu'Annette son épouse. Il sont allés acheter 100 litres d'huile pour l'avion. Nous faisons les présentations et déjà je me rends compte qu'un élément ne va pas être en ma faveur dans cette expédition, je ne parle pas allemand. Helmut B parle très peu anglais et quand des gens d'une même communauté linguistique se retrouvent, ils parlent forcément leur langue maternelle. Mais très vite je me dis que ce n'est pas un problème majeur. On parlera anglais quand il y aura nécessité ou quand ils en ont auront envie. Moi, ça me laissera plus de temps pour moi, pour penser et puis c'est bien une coupure linguistique, on a pas a subir les tonnes de conneries qu'on entend chaque jours. Et puis je suis plutôt content de ne plus entendre parler français, ça augmente l'exotisme et l'immersion.
Thomas prend le volant de son 4x4 avec les 100l d'huile dans la remorque, nous nous embarquons à bord d'un taxi. Direction le Nord du pays, au sud du parc national d'Ethosha, là où Thomas et Annette on vécu pendant 10 ans. Ils y ont construit un lodge dans un parc de 5000ha. Ils sont partis de rien et on construit leur lodge: "Naua Naua". ça veut dire "Good Good" en Namibien. Petit à petit, Thomas a réussi a établir des relations avec les guépards qui vivent sur ses terres et tous les soirs, il siffle et les guépards sortent du bush et viennent le voir. Il leur donne à chacun la viande qu'il a chassé pendant la journée. Les invités du lodge peuvent ainsi admirer les guépards manger, à 2m d'eux, sans aucune barrière! Unique. Thomas possède deux avions. Un Cessna 206, pour aller chercher les touristes qui atterrissent à Windoek et leur épargner les 500km de voiture pour rallier le lodge. En 1h30 il fait le vol. Et il a aussi l'Antonov II pour faire des Safaris aériens. Le mois dernier, il a vendu Naua Naua. Son Antonov ne lui sert donc plus à rien en Namibie. C'est pourquoi il veut le ramener en Allemagne.
Sur la route nous nous arrêtons deux fois pour faire une pause dans une station essence. On se croirait en Europe. On y trouve de tout. C'est propre, climatisé...surprenant. On est pas encore vraiment en Afrique.
Nous arrivons au soleil couchant dans une ferme à 15km de Naua Naua. C'est là que nous allons passer trois jours, le temps de préparer l'avion et d'attendre Denis, un autre allemand qui doit prendre part au voyage. La ferme n'est autre qu'une jolie maison, mais Pete et Mariana ont 4000ha sur lesquels broutent leur bétail. Ici, ils sont au milieu de nulle part. Une fois par semaine ils vont à Windhoek (500 km aller) pour aller faire les courses et chercher les enfants à l'école. "Le week-end on va souvent boire un café chez des amis, sinon on ne verrait personne. C'est à seulement 80km d'ici" explique Mariana. Sympa!
Dehors il fait nuit, les étoiles n'ont jamais été aussi brillantes et nombreuses. Ici pas de pollution lumineuse. Magique.
Je pense à vous tous.
Dire qu'il y a moins de 24h j'étais encore en Europe. Maintenant, je suis en T-shirt, au milieu du bush et les bruits d'animaux tout autour de moi rappellent qu'ici on ne joue plus avec les même règles. Si on passe le portail de la ferme, on peut se retrouver face à un lion. Vous imaginez cette ambiance en France? Sortir de son appart et guetter si il n'y a pas un Léopard au coin de la rue qui aurait l'estomac un peu creux, ou encore faire un écart sur la route pour éviter un chacal. Cette idée m'amuse.
Nous avons bien mérité une bonne bière et faisons connaissance petit à petit. Vers 21h, c'est l'heure d'aller se coucher, nous nous levons demain à 5h, car Uwe, un Afrikaans de 70 ans(un blanc mais Namibien depuis trois générations, puisque la Namibie était une colonie allemande) , ami de la famille et spécialiste de la vie sauvage, vient au parc Ethosha demain. Il m'embarquera ainsi qu' Helmut B aussi dans son 4x4. On devrait y voir quelques bestioles....
En allant me coucher j'entends un rugissement. Puis un autre, ça se rapproche. Il y a 10 minutes à peine, Piete vient de me dire qu'en ce moment un lion s'attaque à son bétail et qu'il devra aller le chasser. Il en déjà tué 5 apparemment. "Jamais par plaisir, seulement par nécessité". Il a déjà essayé de capturer le lion et le relâcher à quelques centaines de kilomètres de sa ferme. "Mais une fois qu'un lion a son territoire, c'est inscrit en lui, et il revient toujours sur ses terres" me dit il. Donc Pete, part dans ces cas là à pieds avec son fusil et traque le lion pendant plusieurs jours, avant de lui loger une balle dans la tête. "Il y a autant de risques pour lui que pour moi" explique t'il. N'empêche que ce soir je n'ai pas de fusil et que seul un grillage d'1m80 sépare ma chambre du bush. Je laisserai mes chaussures devant la porte, ça dissuadera bien le plus sauvage des félins. A chacun ses armes après tout. Demain en route pour Ethosha, alors dormez bien, vous en aurez besoin....Bonne nuit.

dimanche 10 mai 2009

Mes aventures et mésaventures

Salut à tous,
Voilà, je viens d'atterir en France à 15h30 ce 10 mai, en avion de ligne;...L'aventure s'est terminée au Kenya, refus des autorités, problemes mécaniques grandissants et finances en berne...Mais cette aventure a été extraordinaire!
Comme je retrouve une connexion internet normale, voici ce que je vous propose: chaque jour je vais publier mon journal de bord que j 'ai tenu pendant ce voyage. Je vais trier les 15 000 photos collectées sur mon disque dur, vous pourrez ainsi suivre en image le parcours!
A ce jour, je suis à la fois content d'être rentré vivant de ce périple qui a parfois été risqué, et à la fois triste que le voyage s'arrête. J'aurais pu continuer encore pendant de longs mois...
A demain donc pour les premieres lignes de ce carnet de route!
bises