samedi 4 juillet 2009

J+5 Les chutes Victoria


"Une balle dans la tête" ne cesse de grommeler Helmut P depuis qu'on a passé la frontière du Zimbabwé. Dans le bus qui nous a conduit de Chobe River jusqu'ici nous avons rencontré deux Sud Africaines d'origine indienne qui reviennent ici pour la deuxième fois. Elles nous expliquent qu'a leur dernière visite elles avaient été choquées par la beauté des chutes et la misère qui règne dans le pays. Une fois acquité les 50$ nécessaires à l'obtention du visas, nous reprenons la route vers les chutes. Encore une heure de bus pendant laquelle Helmut P lâche réguilièrement: "une balle dans la tête". C'est violent certes, mais il parle de Robert Mugabe le président du Zimbabwe. " Je suis venu ici il y a 15 ans "explique Helmut, c'était un des pays les plus riche d'Afrique. Mugabe a ruiné son pays, il s'est entouré de l'armée et de la police et a volé toute la richesse de son pays. C'est un des hommes les plus riche du monde, mais son pays n'a plus d'essence, de l'électricité seulement quelques heures par jour et un taux de chômage et de misère record. Personne n'a essayé de lui mettre une balle dans la tête, c'est incroyable". Je ne pense pas que ce soit aujourd'hui qu'on le fasse, puisque déjà, nous arrivons sur le site des chutes Victoria. Un bruit sourd et de fines goutellettes en suspens nous accueillent à la sortie du bus. Des locaux nous louent des ponchos ou Kway pour 3$. J'hérite d'un bout de plastique auquel il ne reste que trois boutons, ça ne m'inquiète pas plus que ça puisqu'il fait chaud....je comprendrais mon erreur plus tard.
On se dirige vers le premier point d'observation des chutes. Le bruit est de plus en plus assourdissant. Nous sommes obligés d'élever la voix pour parler. Le débit est tout simplement impressionnant: 9200 m3 par seconde je crois, qui dévalent les 130 m de hauteur de la chute, sur plus de 1,8km de la largeur.
En quelques minutes à peine, il ne reste plus un centimètre carré de sec sur mes vêtements. Mes trois boutons et mon morceau de plastique sont complètement inutiles. Je suis obligé de rentrer mon appreil photo dans le sac à dos, car aux abords des chutes, il pleut. L'eau monte à plus d'une centaine de mètres de hauteur et retombe sur nos pauvres têtes de touristes sous forme de crachin, de bruine, d'averse ou de déluge.
Il fait environ 1h30 pour aller aux différents points d'observation de ces chutes découvertes par Livingstone en 1855.
Le tour terminé, on se met a sécher au soleil et des locaux viennent nous vendre des billets de leur monnaie locale complètement dépréciée. Pour un dollar américain, on achète 1 trillon de dollars zimbabwéen, cherchez l'erreur.
Alors que l'on remonte dans le bus pour aller manger, on demande au chauffeur de ne pas nous conduire par le chemin touristique, mais de nous montrer la vraie réalité de la vie locale. Il fait la moue et avec un petit billet il finit par accepter. Après quelques minutes de route, nous arrivons dans une rue où il y a quelques magazins. C'est la cour des miracles. Des enfants mutilés, estropiés, cul de jatte, aveugles, des adultes sans mains, des femmes de 25 ans sans dents et qui en paraissent 60!Je me sens mal, les autres aussi. Je discute une dizaine de minutes avec un jeune d'une vingtaine d'années. Il m'explique la vie ici. NO FUTURE m'explique t'il. Certains réussissent à qitter le pays. Les meilleurs gagnent l'Europe ou l'Afrrique du sud et réussissent à envoyer de l'argent à leur famille.
Je laisse à mon jeune gars le reste de monnaie qui traîne dans ma poche.
De retour à la frontière on nous fait nous laver nos pieds, dents, mains, de peur que l'on rammène le choléra ou une quelconque infection au Botswana.
Cette journée à été magnifique, les chutes sont exceptionnelles, le Zimbabwe c'est beau, mais cette misère et cette pauvreté m'ont retourné. Je crois que je suis convaincu, dans ce pays il ne manque qu'une chose, une balle dans une tête!

jeudi 14 mai 2009

J+4: Rundu (Namibie)- Kasane (Botsana)


5h00
Les brumes du matin courent sur la rivière. Les grenouilles ont un son rond et cadencé.Il doit y avoir une grenouille chef d'orchestre ou alors c'est qu'en Afrique elles ont le rythme dans la peau. Au fur et à mesure que la lumière apparaît, les bruits changent et les coassements laissent la place aux gazouillis des oiseaux.
Nous reprenons le bateau en sens inverse jusqu'aux voitures. Je suis fatigué ce matin. Cette nuit, ma moustiquaire s'est décrochée du plafond vers 3h00. Un vrai bazar pour m'en dépêtrer. J'ai bien mis 5minutes pour comprendre ce qui m'arrivait. Au début je croyais que c'était dans mon rêve, je rêvais être emmêlé dans ma voile de parapente.
Je monte avec Helmut dans le coffre du 4 x 4 et nous mangeons le petit dèj sur la route qui nous mène à l'aéroport.
Aujourd'hui deux étapes importantes avant le vol:
1- la réparation de l'aile
2-le plein d'essence, à la méthode Helmut P:
Comment ça marche?
Il faut un fût d'essence, une perche d'un mètre avec un filtre à son bout qui plonge dans le fût, des pinces crocodile qui relient la batterie de la voiture à la pompe, deux fils sur une prise de courant mâle, des gants parce que le câble en direct sur la batterie ça chauffe fort, le pistolet dans le réservoir, le bouton de la pompe sur ON et c'est parti. Vous verrez mieux sur les photos de quoi il en retourne.Diabolique et empirique construction, mais ça marche parfaitement. Le plein est fait, nous pouvons y aller. Une fois en l'air nous prenons la mesure du désastre. La région est sinistrée par les inondations. Mais ce n'est pas seulement sur une petite partie du territoire. Ce sont des milliers d'hectares engloutis par les eaux. A mesure que nous nous approchons du delta d'Okavango, l'eau est partout. Les couleurs sont magnifiques. Bleu, vert, jaune et brun se mélangent. Le soleil se reflète à la surface. L'eau est claire, parfois transparente. Des villages sont littéralement coupés du monde.
On y aperçoit des habitants. Au passage de l'avion, des gamins sortent en courant des cases et nous saluent. Je leur réponds d'un signe de la main même s'ils ne peuvent pas me voir. Je me souviens gamin saluer les avions qui passaient au dessus de ma tête, persuadé au fond de moi que le pilote m'avait vu. Alors j'étais heureux. Peut être qu'un de ces gosses sera un jour pilote et fera la même chose un jour ? Je n'en sais rien...
Aujourd'hui le vol est long, 3h15, mais le paysage est tellement beau qu'il passe en un clin d'oeil. En cas de panne moteur on va à la baille avec les crocos et tout le reste. Je garde un oeil prudent sur le canot de sauvetage placé au fond de l'avion.
Avant l'atterrissage Dennis m'écrit un petit mot sur son carnet de note parce qu'on ne s'entend pas à cause du moteur : "tu le sens comment l'atterrissage?" C'est vrai que depuis le départ, c'est le point noir. Je lui réponds "si tu connais une prière c'est maintenant" et je lui fait un grand sourire. Il n'a pas l'air rassuré et apparemment il ne doit pas bien connaître ses prières car à l'atterrissage nous rebondissons trois fois et le troisième coup est assez fort. Comme on dit en aviation, "posé pas cassé". Un jour un pilote optimiste a écrit: "un bon atterrissage c'est quand on sort indemne de l'avion. Un excellent atterrissage c'est quand on peu réutiliser l'avion après" Je dis ça à Dennis. Il éclate de rire!
Nous refuelons. Le pompiste à l'air endormi et ses pompes ne marchent pas. Tout à coup il disparaît et plus moyen de mettre la main dessus.Nous devons réamorcer la pompe. Ne le voyant pas revenir, nous le faisons nous même!
Nous passons la douane et un minibus vient nous chercher pour aller à l'hôtel qui est à 5mn de l'aéroport. Il donne sur la rivière Chobe. Plus tard, pour le coucher de soleil, nous allons faire un tour sur l'eau, à la rencontre de la vie sauvage. Hypopotames, crocodiles, aigles, antilopes, éléphants, les photos parlent d'elles mêmes!
Demain nous ne volons pas, alors c'est relâche. Je retrouve Dennis au bar et nous descendons quelques Djinn Tonic "double on the rocks" au titre que le Schwepps contient de la quinine, ce qui est bon contre le palud. Nous nous soignons bien et prenons même de l'avance sur le traitement! Au comptoir, nous rencontrons des locaux. Le courant passe bien et après quelques verres de plus je procède à l'échange officiel de mon Tshirt aux couleurs de Reno, la course d'avion la plus rapide du monde avec un local qui vole chez Air Botwana. Dennis, lui mime avec son paquet de cigarette les atterrissages que nous avons subi jusqu'alors. On rit jusqu'aux larmes en imaginant toutes les possibilités qu'il nous reste à explorer en termes d'atterrissages. Heureusement que Thomas n'est pas là, nous devrions finir le chemin à pied. Le voyage n'est qu'à ses débuts. Il reste encore beaucoup de route à faire!
Nous finissons par retrouver notre chambre...Demain nous nous levons tôt, direction le Zimbabwe et les chutes Victoria...Génial!

J+3: Le départ, le vrai! Naua Naua-Tsumeb-Rundu


Au réveil, il y a de l'excitation dans l'air. C'est le grand jour. Nous partons. Les sacs s'entassent dans les deux voitures. Piet et Uwe nous conduisent d'abord à Naua Naua pour récupérer les dernières affaires de Thomas et Annette. Nous roulons ensuite jusqu'à la piste. L'avion est là, rouge et blanc. Il attendait son heure. Elle est venue. La piste, une large bande de terrain déboisée, mélange de latérite, de sable et d'herbe. Il y a 1000m pour décoller. 1000m pour arracher l'avion du sol et nous propulser dans les cieux d'Afrique. Il ne faut pas traîner. Chaque minute, la température augmente un peu et rend le décollage plus délicat. Thomas et Helmut P se chargent d'ajouter les 20 litres d'huile du jour par bidons de 1 litre, Dennis et Helmut B s'occupent des bagages, je me charge de faire vingt tour d'hélices pour faire circuler l'huile dans les cylindres, un vrai sport de brute. J'effectue la prévol de l'appareil, pour voir si tout est en ordre. Je remarque du scotch sur l'aile inférieure droite, qui recouvre une blessure. Je demande à Helmut P ce qu'il en est. "Ne t'inquiètes pas, je t'expliquerai plus tard". L'avion est maintenant chargé à ras bord. 3 fûts de 200l, des cartons de bidons d'huile par pack de 10, les bagages, les club de golf d'Helmut B, une échelle, une roue de secours, les gilets de sauvetage, le matériel de survie, les balises de détresse et quelques outils.
Nous faisons nos adieux à Uwe et Piet et montons à bord. L'instant est solennel. Thomas et Helmut P mettent en route. Il faut être deux pour démarrer l'Antonov. Le pilote gère le starter et les magnétos. Dès qu'il les enclenche et que le moteur produit ses premiers toussotements, le copilote injecte de carburant et le pilote pompe sur la manette des gaz. Un nuage de fumée envahit le cockpit, et sort par les instruments et la console du tableau de bord. Le moteur hésite, tousse, crachote et tout à coup se met en branle dans un bruit fantastique. Il tourne rond et pétarade tant qu'il peut. Nous remontons la piste jusqu'au bout. Thomas fait les essais moteurs et pousse la manette des gaz à fond. D'une main nous nous tenons à une barre située sur les parois de la cabine. L'avion prend de la vitesse, se met en ligne de vol et lentement quitte le sol. Nous prenons une faible pente de montée. Annette salue par le hublot nos deux amis restés au sol. Ca y est, nous volons. Nous nous tapons dans les mains pour extérioriser cette première réussite et pour se souhaiter aussi un peu bonne chance. Dehors, le bush à perte de vue. Les couleurs sables se mélangent aux vert des petits feuillus. Parfois une piste toute droite court jusqu'à l'horizon. C'est merveilleux. J'ai une pensée vers tous ceux que j'aime, tous ceux qui ont suivi et supporté ce projet. J'aimerais qu'ils voient ça, qu'ils soient là. Les appareils photos crépitent dans tous les coins, à tous les hublots, à gauche à droite...comme si on ne voulait pas perdre une miette de chaque centimètre carré de cette terre d'Afrique, comme si on avait peur d'oublier un instant si magique. Au bout de 10 minutes les premières turbulences apparaissent. Faibles au début, elles deviennent rapidement fortes. Nous sommes obligés de nous attacher. Une odeur d'huile de moteur chaude envahit la cabine. Nous commençons a ressentir les premiers symptômes du mal de l'air. Ça commence par de la transpiration, une envie de dormir et la bouche pâteuse. Comme le mal de mer et les odeurs de gazole. C'est la première fois que ça m'arrive en vol.
Je me dit: Jean Marie soit tu réussis à t'adapter rapidement auquel cas il n'y aura pas de problème, soit ce voyage va être un calvaire au quotidien. Thomas me demande de le remplacer aux commandes pour une demi heure. Je m'installe en place gauche et prend le manche. Je me sens rapidement mieux. Piloter ce vieux bourrier est extraordinaire. Je n'ai pas vraiment le temps de penser au rêve qui m'habite depuis tant de jours. Je suis maintenant en plein dans la réalité et il faut gérer la route, l'altitude, la vitesse et les paramètres. Le manche est lourd, les efforts demandent une réelle pression musculaire, comme il y a 50 ans. Les pilotes d'antan étaient de sacrés bons gars. Ils en ont fait des choses extraordinaires avec les moyens de l'époque! Et aujourd'hui on est un peu à leur place, avec le même matériel, voire même un peu plus vieux.
Dans le cockpit il y a une fenêtre que l'on peut ouvrir en vol, comme une vitre de voiture. je l'ouvre aux 3/4 et l'air circule mieux. Helmut P lui, a ouvet sa combinaison de moitié. La bedaine à l'air, il est tranquille. Il a bien raison. Du cockpit, le paysage est encore plus beau.1h19 plus tard nous sommes en finale à Tsumeb. Thomas reprends les commande et fera d'ailleures tous les atterrissages et décollages du voyage. Pour le reste nous nous relayons. Au moment où nous touchons les roues, la roulette de queue sort de piste et va traîner dans l'herbe. Le frein pneumatique souffle très fort et produit des "tchhh-tchhhh" chaotiques.Finalement nous nous arrêtons. Un grand coup de gaz et nous rejoignons le parking. Thomas n'a pas l'habitude de voler avec autant de charge, le comportement de l'avion change beaucoup. Il n'a pas gardé assez de vitesse en finale. Heureusement que l'Antonov s'accommode de faibles vitesses d'atterrissage.
Nous sautons sur la porte pour l'ouvrir et respirer un bon bol d'air. Une fois les pieds au sol et les trois premières respirations passées, tout va bien. C'est immédiat. C'est là que tout le monde avoue avoir été ballonné pendant le vol.
Nous devons refueler. 670 litres, afin de rejoindre Rundu en toute sécurité. Le plein ne pose pas de problème. Après 30mn d'arrêt nous repartons. Une petite angoisse au ventre, en se disant "dans 5 minutes je suis malade c'est sûr". Mais en remontant Anette nous montre les trois aérations du plafond qui sont fermées. Nous avions oublié de les ouvrir. Du coup l'air ne circulait pas et nous baignions dans les odeurs d'huile et d'essence, le tout dans la chaleur de l'Afrique. Sauvés! Nous ne serons plus malades une seule fois. Nous mangeons aussi des pommes en vol et ça semble avoir un effet positif. Après le décollage, nous passons quelques reliefs. Parfois une ferme perdue dans la pampa apparaît, isolée, coupée du monde et entourée par la vie sauvage. J'admire ceux qui y habitent . Un jour, un mois, un an d'accord, mais toute une vie!Admirable.
Parfois on aperçoit un point d'eau, on essaye de voir si on peut repérer des animaux qui viennent se désaltérer. Mine de rien, notre vieil avion avance bien. On est à environ 200 km/h. Le paysage défile. Les 1000ch du moteur déchaînent les décibels. Des casques anti-bruit sont à disposition, pendus sur les câbles en acier tressé qui servent au largage parachutiste. Les vols sont un véritable festin visuel. Nous arrivons à Rundu après 1h30 de vol. Et là, l'aventure a failli s'arrêter pour de bon. Laissez moi vous expliquer. En aviation, on cherche au maximum a atterrir face au vent. Nous faisons donc un repérage pour voir la manche à air et décidons du sens d'atterrissage. Le repérage est fait, nous atterriront vers l'Est avec un vent d'une quinzaine de noeuds. Alors que les roues touchent la piste, le vent tourne de 180° et pousse la queue de l'avion sur la droite. La queue cherche à dépasser le nez de l'avion. Le résultat ne tarde pas, nous faisons un 360° sur nous même. Tout le monde s'accroche. Thomas gueule en Allemand "MERDE". Pendant trois secondes, je serre les fesses et retiens ma respiration. Le risque, c'est de se retrouver sur le toit ou de casser une aile en percutant la piste. Par chance, nous avions un peu réduit notre vitesse et l'empattement du train d'atterrissage est large. Nous nous arrêtons dans l'herbe. Une fois stoppé, nous vérifions si les roues sont toujours là, et qu'elles n'ont pas éclaté. Nous avons marqué la piste d'un zéro avec le caoutchouc des pneus. J'attends avec impatience la prochaine mise à jour de google earth pour voir ça!
La police locale nous attend à la descente de l'avion. Il sont très sympas mais insistent pour voir nos passeports. Ils veulent aussi inspecter l'intérieur de l 'avion, plus par curiosité pour ce gros oiseau blanc que par réel soupçon de trafic d'armes, de drogue ou de diamants. Généralement quand ils voient le bordel à l'intérieur de la cabine, ils sont vite dissuadés d'y organiser une fouille. Nous sortons les sacs et un fût d'essence pour le remplir à la prochaine station service. Nous devons aussi organiser la douane pour demain matin. Et oui, nous quittons le territoire Namibien. Nous devons donc faire tamponner nos passeports. Il nous faut donc un officier de l'immigration. Nous appelons le bureau des douanes : "Pouvez-vous être là demain matin à 07h00?" réponse "ah ben non, nous n'avons pas de voiture pour aller jusqu'à l'aéroport". Ok, nous leur envoyons un taxi pour demain matin. C'est un peu comme si vous deviez payer directement l'essence de la moto du gendarme qui vous arrête pour excès de vitesse. J'adore l'Afrique, c'est comme un kinder surprise, on ne sait jamais sur quoi in va tomber.
Deux 4 x 4 dépêchés par l'hôtel sont là pour nous récupérer. Avec tous les bagages et le fût nous n'avons pas assez de sièges. Je fait le trajet dans le coffre. Nous nous arrêtons dans le centre ville de Rundu. Pendant que Thomas remplit le fût d'essence, nous allons au Brico depôt du coin, acheter de quoi réparer l'aile. Je ne sais toujours pas ce qui est arrivé, mais je sais que maintenant il nous faut un bout de plastique dur, et des baguettes de bois, parce que la réparation de fortune se déforme sous l'effet du vent pendant le vol. Dennis, qui parle allemand a compris pourquoi l'aile est abîmée, Thomas a percuté un arbre hier à l'atterrissage et le phare situé au milieu de l'aile est cassé. Bon, rien de grave, ça aurait pu l'être davantage. Parfois, je regrette de ne pas parler allemand . Mais Dennis est sympa, il a compris ma position d'étranger parmis les étrangers à l'étranger et me traduit l'essentiel en anglais.
Au bout d'une demi-heure, nous avons ce qu'il nous faut. En route pour l'hôtel. Le chauffeur nous annonce que la route habituelle n'est plus praticable à cause d'importantes inondations liées à la saison des pluies. Apparemment cette année les crues ont battu des records, jetant des milliers de personnes sur les routes. D'ailleurs des tentes de l'armée mises en place par la croix rouge, bordent la route. Ce qui est à craindre lors d'inondations, c'est la prolifération des moustiques donc de la malaria, mais aussi du choléra. Les reptiles également fuient les zones inondées et en ce moment il a beaucoup de serpents dans les parages. Nous rejoignons donc par la piste, les berges du Zambeze. Là, deux bateaux: un pour les sacs et un pour les bagages! Génial, une balade en bateau improvisée. On croise notre premier crocodile qui bronze sur un banc de sable. Ces bougres ont le camouflage parfait pour passer inaperçu. Mais notre conducteur à l'oeil bien entraîné. Au début il nous dit: "vous le voyez là?" et tout le monde "où? où?" Et ça dure bien 30 secondes avant que le premier dise: "ah oui, je le vois" et les autres "où?où?". "Mais là à gauche!" Finalement tout le monde le trouve. Frisson.
Ce soir, nous dormons dans des cases très bien aménagées et modernes sur les bords du Zambeze. L'hôtel vient de réouvrir il y a quelques jours à peine. Il était sous les eaux la semaine passée et nous voyons clairement les traces laissées par la boue. Mais le staff a bien travaillé et l'endroit est charmant. Il nous font un prix pour le dérangement et nous payons seulement 40$ la nuit. Après une bonne douche, c'est l'heure des "sundowners" autrement dit, l'apéro devant le coucher de soleil, et ce soir il est magnifique. Nous prenons un bateau plat et allons nous balader sur la rivière. Sur la berge opposée c'est l'Angola. Nous distinguons clairement le premier village et l'on pénètre illégalement en Angola par un bras de la rivière. Tiens, un autre crocodile, plus gros celui là. Allongé sur la berge, il se sent menacé. Nous ne sommes qu'à 3 mètres de lui. Nous ne voulions pas le déranger. D'un coup de queue puissant il fonce dans l'eau et disparaît.
Nous rentrons aux dernières lueurs du soir. Un dîner à la bougie puisque l'électricité est en panne et nous regagnons nos cases, enfin, notre "chambre de lune de miel" répète Dennis! Je préfère fermer les yeux et repenser à toutes ces images de ces premiers vols. Demain on part au Botswana et on survole l'Okavango....J'ai hâte....

mercredi 13 mai 2009

J+2- Ethosha


Le soleil se lève à peine lorsque nous prenons la piste en direction du parc d'Ethosha. Uwe, un ami de Thomas est guide de brousse. Il nous a gentillement proposé de nous emmener lors de sa tournée d'inspection. Helmut B et moi, sommes les deux seuls à être du voyage. Un privilège, car Uwe connaît la brousse et les animaux comme sa poche.
Ethosha est un des plus grands et des plus beaux parcs animalier d'Afrique australe. Il a été officialisé comme parc national en 1907. A l'époque il faisait 90 000 km2. Aujourd'hui, il a été réduit à 22 000 km2 et pour vous donner une idée, c'est presque la superficie de la Bretagne. Ici les animaux sont dans la plus totale des liberté. Il n'y a qu'un tiers du parc ouvert au public, c'est la partie qui entoure le lac salé asséché. A la saison des pluies il se remplit et les flamands roses y viennent donner naissance à leur petits.(cf Les ailes pourpres, le documentaire de Disney, qui lui a été tourné au Nord de la Tanzanie).
Très vite, on aperçoit les premiers zèbres, les premières gazelles. Ils ne sont pas farouches et la voiture ne leur fait pas peur, c'est surprenant. C'est bien plus difficile d'approcher un cerf en France, croyez-moi. Un chacal, des vautours, des gnous, des antilopes, la vie animale est partout et en abondance. Uwe nous conduit vers les points d'eau. C'est là qu'est notre plus grande chance pour observer un lion ou un éléphant. Jusque là pas de chance. Des panneaux indiquent "stay in your car", on comprend bien pourquoi. N'empêche, que l'on roule depuis trois heures et qu'avec le café de ce matin nous avons tous les trois envie de pisser. Comme il faut bien une victime, je suis le premier à sortir de la voiture. Les deux autres font guet. Pas très loin, des herbes hautes. Un lion ou un léopard pourraient être là, caché... Comme toujours dans ces moments là, la vessie est toujours trop grande et trop remplie, ça n'en finit plus. Les secondes passent et sont terriblement longues. En tant que mâle dominant, je marque mon territoire. Normal. En gros, je suis en train de défier publiquement un lion de 250 kg pour un combat au corps à corps. J'ai ma vie entre mes mains, ou presque. Je me repose sur mes guetteurs. N'empêche, que je ne suis pas tranquille. Une bestiole pourrait bondir d'une seconde à l'autre, me prenant au dépourvu dans cette position peu propice au repli. Certainement le pipi le plus risqué et le plus excitant de toute ma vie. Il y a avait aussi eu celui réalisé à grand renfort de contorsions par la fenêtre d'un petit avion au dessus de la mer du Nord, par moins 10 degrés. Mais celui-ci, c'est autre chose. C'est tout une saveur. Vous ne pouvez pas comprendre. Je vous invite à tenter l'expérience.La prochaine fois que vous voyez un cirque,entrez dans la cage aux fauves et laisser vous aller tranquillement. Vos amis seront de l'autre côté de la grille et vous diront si quelque chose bouge! Voilà, ça fait presque 2 minutes de vie en tant que proie potentielle! C'est une nouvelle expérience qui fait rire mes camarades quand ils crient soudain "vite vite, rentre un lion arrive"... Moi je n'ai pas ri tout de suite à leur blague. Je remonte dans la voiture, soulagé, pour de vrai.
La journée se poursuit sur les routes de poussière argentée du parc. Vers 14h00 il fait vraiment très chaud et le soleil tape fort. Nous nous arrêtons à un point d'eau pendant plus d'une heure pour observer les mouvements. Helmut B et Uwe s'offrent une sieste. Moi j'attends, appareil photo en main que quelque chose se passe. J'adore! Je pourrai rester là pendant des heures. Différentes familles d'animaux viennent se désaltérer. Chacune l'une après l'autre, avec toutes les précautions du monde. Les points d'eau sont le carrefour obligé de tous les animaux du bush. Le bar local quoi! L'essentiel pour eux est de ne pas arriver au moment où un mammifère hostile aurait plus faim que soif. J'imagine: "Tu bois un coup Gégé?" "Bof, moi je préfère manger avant de boire, je tiens mieux la marée"."Comme tu veux, il y a de la gazelle au troquet en ce moment. Tu m'en mets une de côté?"...J'vous promets, c'est comme ça que ça se passe dans la jungle!
Vers 17h30 nous quittons le parc, car nous devons passer la barrière avant le coucher du soleil. Alors que nous rentrons à la ferme, un orage puissant éclate. Des trombes d'eau s'abattent sur cette terre aride toute la nuit. Nous retrouvons les autres. Un nouvel arrivant est là: Dennis. C'est un autre allemand, au physique de pilier de rugby, avec qui je vais partager ma chambrée pendant les semaines suivantes. Le contact passe très bien. Dennis n'a rien à voir avec l'aviation, il est antiquaire d'armes à feu. Il a 35 ans. Il a réussi à convaincre Nicole,sa femme, qu'il ne pouvait pas passer à côté de cette aventure. Traverser l'Afrique en Antonov le faisait rêver. Dennis a l'habitude de monter des expéditions dans le désert, mais quand Thomas lui a dit la semaine dernière, qu'il restait une place dans l'avion,il n' a pas hésité une seconde. Pendant la soirée, nous préparons le vol du lendemain. On devra faire un premier arrêt à Tsumeb pour refueler et tirer ensuite jusqu'à Rundu. Pour l'instant, nous resterons en Namibie, mais juste dans la petite langue Nord-Est du pays, à la frontière. A priori pas de problèmes particuliers, Thomas connaît le région. Helmut P et Thomas sont allés à l'avion aujourd'hui. Helmut P me prend à part et me dit:" On est vraiment très très chargés. Tu verras demain. Dis moi si tu remarque quelque chose d'anormal".
Le lever est prévu à 05h00. Enfin le vrai départ!Je sombre dans le sommeil profond , déçu de ne pas avoir vu de lions, mais terriblement excité pour le vol de demain.

Les premières photos sont arrivées! http://www.urlachair.com/jpserver/web/default/

Non sans mal et après avoir enragé toute l'après-midi contre internet, voici enfin le système opérationnel. Il a fallu télécharger un logiciel, créer un nom de domaine, acheter un espace, configurer le réseau, trouver les codes, sélectionner les photos, les charger, les nommer, et pour certaines, les légender et géolocaliser...Deux mots: "merci Sophie" pour ton aide et ta débrouillardise!
A venir, le texte du parc d 'Ethosha...les photos, elles, sont déjà là! Demain nous serons syncros...
à bientôt....4h14...plus que temps d'aller dormir....

lundi 11 mai 2009

J+1


Voici, les extraits de mon carnet de voyage. Chaque jour, un petit bout. Les photos liés au carnet sont en train de charger sur un diaporama. Il sera disponible ce soir ou demain. Bonne lecture:

Lundi 20 avril,
Voilà un mois que j'ai reçu le coup de fil de Helmut P." Ca te dis de ramener un Antonov II d'Afrique en Europe?".
L'aventure me manque. Il n'en fallait pas plus. Je lui réponds "OUI" sans vraiment imaginer ce que cela implique. On verra bien.
Il s'en est passé des choses pendant ce mois. Un vrai marathon entre la recherche de financements, les chaînes TV, le boulot, la préparation matérielle du voyage, la négociation des dates de vacances au bureau, le passeport, les visas, internet, les coups de fils, les mails, l'horloge qui tourne, la banquière qui grogne et l'incertitude du départ jusqu'à il y a deux jours. Je n'ai pas ménagé mon sommeil, ma moto, ni mon ordinateur. Heureusement, il y avait les copains, les collègues, les amis et la famille.
Je repense à tout ça, et je ne suis assis dans l'avion qui me mène en allemagne que depuis à peine 10mn. Sophie m'a lâché à l'aéroport juste à l'heure. Elle non plus n'a pas ménagé ses efforts. Couture pour ma combinaison de vol qui en avait bien besoin, mails et résolution de problèmes informatiques en urgence. Elle doit être bien contente de me lâcher sur le trottoir de l'aéroport de Charles de Gaulle..."enfin les vacances" pourrait-elle penser, et elle aurait bien raison. Sans son aide je ne serai probablement en train de voler en direction de Francfort. Pas plus que sans celle d'Olivier, Emma, Hervé, Marie&Nico, Pauline&Julien, Chrystelle&Thierry, Manu&Aurélie, Laurent/ Anne&Léa, Romu&Auréle, de mon pote Ecossais Hamish Mitchell, Dalida, Sandrine, Jean-Philippe, de mon copain de Hong Kong Gordon Lee, de Frédérique mon ancienne et excellente prof d'anglais du lycée, de Ben ou Vincent tous deux en Chine, Michel Stephan et ses amis, de Florence, Julien, Lieve en Belgique, Morgane, Antoine, Marine, Arnaud, Claire et quelques autres dont je ne connais pas encore le nom. Et puis il y a les petits messages, comme celui de Polo qui remontent le moral.
Pour la première fois je n'ai pas l'impression de voyager seul et avoir ces soutiens me donne une force que je ne connaissais pas. J'ai l'impression d'emmener avec moi toute cette bande de potes que l'idée d'aventure à aussi fait rêver.
C'est drôle, j'ai reçu très peu d'aide des gens du monde aéronautique. Je pensai au contraire qu'ils seraient les plus réactifs. Mais en fait non. Alors que je me fait cette remarque, l'avion pose juste ses roues à Francfort. Je récupère mon bagage et retrouve Helmut P. au comptoir d'Air Namibie. Embrassade, grande tape dans le dos, l'aventure peut commencer à la sauce Allemande.
22h30, nous embarquons à bord d'un A340 rempli de retraités et quelques chasseurs qui vont chercher de sensations fortes en prenant avec leur fusil meurtrier un bout de la vie sauvage. Ce n'est pas mon délire.
12 heures de vol nous attendent. Après m'être assis au milieu d'une rangée de 4 personnes, je me rends vite compte que ça ne va pas le faire dans cette position. Aux commandes dans le cockpit, à la rigueur, mais entre un Hollandais obèse et mon ami Helmut qui n'a pas non plus le physique d'un marathonien Kenyan, je me sens à l'étroit. Je repère la dernière rangée libre tout au fond de l'avion. L'hôtesse me dit qu'il n'y a pas de problème. J'installe mes large épaules, tranquille pour 12 heures. Il fait nuit et un demi-sommeil s'installe avant même le décollage. J'ouvre les paupières au moment où les réacteurs donnent leur pleine puissance. L'avion roule, roule, roule, il est chargé, très chargé. Après de longues secondes, il s'arrache de la piste.ça me fait toujours le même effet de décoller. Même si je connais parfaitement l'effet physique et les équations aérodynamiques d'une aile et de la portance, je trouve ça toujours magique. Réussir à faire voler autant de personnes avec leurs babages, l'essence, l'eau et le plateau repas qui m'attends...je trouve quand même que l'avion est l'invention qui en dépasse beaucoup d'autres.Je pourrais me priver de machine à café ou de ma TV, mais pas d'un avion. Ca y est nous volons, plus rien ne peut nous arrêter à priori. Je m'endors pour de bon. Demain, je me réveillerai au dessus de l'Afrique.
Vers 5h du matin le jour se lève sur l'horizon. Le passagers s'agitent et se pressent au hublot pour voir un petit bout d'aurore. Nous avons passé le Congo et Kinshasa au Congo, npus survolons maintenant l'Angola à près 19 000m d'altitude et à 900 km/h. Dans trois heures, la Namibie. Trois longues heures,l'impatience est forte.
Nous entamons la descente. Dehors, le désert. D'habitude en Europe, on survole toujours une agglomération avant de se poser, mais là la finale se fait au-dessus de rien. Pas une maison sous les ailes. Après un très bel atterrissage, la porte s'ouvre enfin. Et comme il n'y a pas que des avantages à dormir sur trois sièges tout au fond de l'avion, je sors le dernier. Dehors il fait bon. Ni trop chaud, ni trop froid. 23°. Mais il n'est que 08h30.
Nous passons la douane, récupérons les bagages. Dehors, nous attend un autre Helmut. Le voisin de premier Helmut mon ami. Ok, je vois, vous commencez déjà à vous embrouiller la tête. Alors, voilà ce que je vous propose. Nous allons leur donner un code. Helmut mon ami, sera Helmut P, pour Pilote. L'autre Helmut était directeur de 4 des plus grandes banques allemandes (Ironie du sort?). Alors il sera Helmut B, pour Banquier. Ca vous va? De toutes façons, vous n'avez pas le choix, c'est moi qui tape sur le clavier.
Nous voici donc maintenant en voiture, sur les routes droites de la Namibie direction Windhoek et l'aéroport d'Eros (un nom tout de même plus sympa qu' "Orly", non?). Nous devons y retrouver Thomas le propriétaire de l'avion ainsi qu'Annette son épouse. Il sont allés acheter 100 litres d'huile pour l'avion. Nous faisons les présentations et déjà je me rends compte qu'un élément ne va pas être en ma faveur dans cette expédition, je ne parle pas allemand. Helmut B parle très peu anglais et quand des gens d'une même communauté linguistique se retrouvent, ils parlent forcément leur langue maternelle. Mais très vite je me dis que ce n'est pas un problème majeur. On parlera anglais quand il y aura nécessité ou quand ils en ont auront envie. Moi, ça me laissera plus de temps pour moi, pour penser et puis c'est bien une coupure linguistique, on a pas a subir les tonnes de conneries qu'on entend chaque jours. Et puis je suis plutôt content de ne plus entendre parler français, ça augmente l'exotisme et l'immersion.
Thomas prend le volant de son 4x4 avec les 100l d'huile dans la remorque, nous nous embarquons à bord d'un taxi. Direction le Nord du pays, au sud du parc national d'Ethosha, là où Thomas et Annette on vécu pendant 10 ans. Ils y ont construit un lodge dans un parc de 5000ha. Ils sont partis de rien et on construit leur lodge: "Naua Naua". ça veut dire "Good Good" en Namibien. Petit à petit, Thomas a réussi a établir des relations avec les guépards qui vivent sur ses terres et tous les soirs, il siffle et les guépards sortent du bush et viennent le voir. Il leur donne à chacun la viande qu'il a chassé pendant la journée. Les invités du lodge peuvent ainsi admirer les guépards manger, à 2m d'eux, sans aucune barrière! Unique. Thomas possède deux avions. Un Cessna 206, pour aller chercher les touristes qui atterrissent à Windoek et leur épargner les 500km de voiture pour rallier le lodge. En 1h30 il fait le vol. Et il a aussi l'Antonov II pour faire des Safaris aériens. Le mois dernier, il a vendu Naua Naua. Son Antonov ne lui sert donc plus à rien en Namibie. C'est pourquoi il veut le ramener en Allemagne.
Sur la route nous nous arrêtons deux fois pour faire une pause dans une station essence. On se croirait en Europe. On y trouve de tout. C'est propre, climatisé...surprenant. On est pas encore vraiment en Afrique.
Nous arrivons au soleil couchant dans une ferme à 15km de Naua Naua. C'est là que nous allons passer trois jours, le temps de préparer l'avion et d'attendre Denis, un autre allemand qui doit prendre part au voyage. La ferme n'est autre qu'une jolie maison, mais Pete et Mariana ont 4000ha sur lesquels broutent leur bétail. Ici, ils sont au milieu de nulle part. Une fois par semaine ils vont à Windhoek (500 km aller) pour aller faire les courses et chercher les enfants à l'école. "Le week-end on va souvent boire un café chez des amis, sinon on ne verrait personne. C'est à seulement 80km d'ici" explique Mariana. Sympa!
Dehors il fait nuit, les étoiles n'ont jamais été aussi brillantes et nombreuses. Ici pas de pollution lumineuse. Magique.
Je pense à vous tous.
Dire qu'il y a moins de 24h j'étais encore en Europe. Maintenant, je suis en T-shirt, au milieu du bush et les bruits d'animaux tout autour de moi rappellent qu'ici on ne joue plus avec les même règles. Si on passe le portail de la ferme, on peut se retrouver face à un lion. Vous imaginez cette ambiance en France? Sortir de son appart et guetter si il n'y a pas un Léopard au coin de la rue qui aurait l'estomac un peu creux, ou encore faire un écart sur la route pour éviter un chacal. Cette idée m'amuse.
Nous avons bien mérité une bonne bière et faisons connaissance petit à petit. Vers 21h, c'est l'heure d'aller se coucher, nous nous levons demain à 5h, car Uwe, un Afrikaans de 70 ans(un blanc mais Namibien depuis trois générations, puisque la Namibie était une colonie allemande) , ami de la famille et spécialiste de la vie sauvage, vient au parc Ethosha demain. Il m'embarquera ainsi qu' Helmut B aussi dans son 4x4. On devrait y voir quelques bestioles....
En allant me coucher j'entends un rugissement. Puis un autre, ça se rapproche. Il y a 10 minutes à peine, Piete vient de me dire qu'en ce moment un lion s'attaque à son bétail et qu'il devra aller le chasser. Il en déjà tué 5 apparemment. "Jamais par plaisir, seulement par nécessité". Il a déjà essayé de capturer le lion et le relâcher à quelques centaines de kilomètres de sa ferme. "Mais une fois qu'un lion a son territoire, c'est inscrit en lui, et il revient toujours sur ses terres" me dit il. Donc Pete, part dans ces cas là à pieds avec son fusil et traque le lion pendant plusieurs jours, avant de lui loger une balle dans la tête. "Il y a autant de risques pour lui que pour moi" explique t'il. N'empêche que ce soir je n'ai pas de fusil et que seul un grillage d'1m80 sépare ma chambre du bush. Je laisserai mes chaussures devant la porte, ça dissuadera bien le plus sauvage des félins. A chacun ses armes après tout. Demain en route pour Ethosha, alors dormez bien, vous en aurez besoin....Bonne nuit.

dimanche 10 mai 2009

Mes aventures et mésaventures

Salut à tous,
Voilà, je viens d'atterir en France à 15h30 ce 10 mai, en avion de ligne;...L'aventure s'est terminée au Kenya, refus des autorités, problemes mécaniques grandissants et finances en berne...Mais cette aventure a été extraordinaire!
Comme je retrouve une connexion internet normale, voici ce que je vous propose: chaque jour je vais publier mon journal de bord que j 'ai tenu pendant ce voyage. Je vais trier les 15 000 photos collectées sur mon disque dur, vous pourrez ainsi suivre en image le parcours!
A ce jour, je suis à la fois content d'être rentré vivant de ce périple qui a parfois été risqué, et à la fois triste que le voyage s'arrête. J'aurais pu continuer encore pendant de longs mois...
A demain donc pour les premieres lignes de ce carnet de route!
bises

dimanche 3 mai 2009

les z aventures de zanzibar

Hola,
Comment ca va? Ici avec un taux d humidite depassant les 90 pour cent, la vie est moite, gluante, tout juste respirable. Hier nous sommes alles preparer l avion pour le vol de demain. Il fallait remettre de l essence et de l huile dans notre vieux taco. Inoubliable. J ai du perdre 8 litres de flotte en transpiration. Dans le bureau ou nous avons depose notre plan de vol, un agent a moitie endormi repondait par des grognements yes..no...yes...C est au moment de partir qu il s est soudain reveille: comment trouvez vous mon bureau? Le bougre avait deux fauteuils a moitie pourris et dun autre temps, mais se sentait comme un roi. Apres avoir essaye ses fauteuils, nous l avons complimente et sommes sortis du bureau en riant aux larmes. Mais nous avons compris deux bureaux plus loin, le luxe dans lequel il vivait, car le bureau du meteorologue vaut le detour. Une table en bois, un vieil ordinateur et le meteorologue ressemble plus a un marabout qu a un homme de science. On se demande s il va nous falloir sacrifier un buffle et lire dans ses entrailles pour connaitre la meteo sur le trajet. Inch Allah nous repond il, on verra lundi matin. Nous prenons l ascenseur pour redescendre de la tour de controle, la porte se ferme, on appuie sur le bouton...rien ne se passe, nous sommes bloques. Apres 2mn nous appuyons sur le bouton alarme, rien ne se passe. A la force des bras, nous reussissons a ouvrir les portes et sortons dans un eclat de rire...
Ici, tout est pourri. l humidite et le sel detruisent tout. rien ne marche correctement.
Nous avons pris un taxi, lui aussi pourri jusqu a la moelle et sommes alles visiter une production d epices. Et oui zanzibar est celebre pour ses epices. cacao, vanille, noix de Muscade, poivre...une visite tres interessante. Le petit producteur qui nous fait la visite, nous avoue qu il vend un de ses fruits a Chanel pour la confection des parfums. Effectivement.
La nuit, il fait tellement chaud, que nous prenons jusqu a trois douches, mais a peine sorti de la douche, que nous transpirons encore. Parfois en pleine nuit, nous allons passer une demi heure dans l eau, la plage est en face de notre case, our faire descendre la temperature du corps. Au mois on est mouilles mais on sait pourquoi.
Il me tarde de decoller demain matin pour le parc du Serengeti et le kilimanjaro. J ai decouvert que les decors de paradis sur les cartes postales avaient tous un peu de poison en eux dans la realite. Il faut payer le pris dune eau cristalline ou du soleil 365 jours par an. On paye avec les moustiques, les coups de soleil...
A zanzibar la pauvrete est partout. Elle est immense et fait peine a voir. Il y a plus d un million d habitant sur cette ile a la fois magique et pourrie. Les gens ici vivent de rien. ici le velo est le moyen de locomotion parfois a deux ou trois dessus....c est le co-bicyclettage...Le soir les pecheurs locaux se retrouvent sur la plage et jouent au foot. Les gamins nous courrent apres et disent 'Djambo Djambo, pen for school' Alors nous sommes alles acheter une quarantaine de crayons pour qu ils puissent travailler un peu mieux a l ecole.
Cet apres midi, je retrourne a l avion, finir de preparer le vol de demain. Il faut environ une heure et demie em taxi pour y aller. Sur la route des tableaux incroyables se dessinent a chaque virage. des maisons pas terminees, des vaches plus ou moins sacrees en totale liberte, des singes qui sautent de branche en branche, des enfants qui conduisent un ane aves sa remorque jusqu a la ville....Vous verrez les photos bientot.Il fait 39,7 degres et il faut y aller....sans clim...et habilles....La nuit je reve de Siberie....c est normal docteur?
A bientot..
bises a tous...

vendredi 1 mai 2009

Nouvelles de Zanzibar...

Hola....

Une chose est sure, ce n est pas facile de trouver internet en Afrique. Et lorsqu on trouve une connexion ce n est pas garanti qu elle dure longtemps... Pour charger des photos c est alors une autre dimension, que je proposerai volontiers aux jeux olympiques.

Alors, ou en est on? Voici l itineraire que nous avons suivi jusqu alors: Paris/Francfort/ Windoek(Namibie), 400km de taxi jusqu a Etosha Park dans le Nord du pays. Decollage de Naua Naua la piste privee de Thomas (le proprietaire de l avion)qui est basee en pleine brousse et premier atterrissage a Tsumeb. On refuel et nous partons alors pour Rundu (toujours en Namibie). Le lendemain, Rundu jusqu a Kasane au Botswana. Kasane jusqu a Mfuwu en Zambie. Mfuwu jusque a Lilongwe au Malawi. Puis Lilongwe jusque sur une ile du lac Malawi appelle Likoma (un vrai petit paradis). Puis Likoma Mzuzu toujours au Malawi. Puis nous avons traverse toute la Tanzanie et sommes aujourd hui sur l ile de Zanzibar dans l ocean Indien. Nous avons trouve un backpackers pas cher a 40$ la nuit. Ici 80 pourcent d humidite et plus de 40 degres. nous transpirons beaucoup, beaucoup, beaucoup. Heureusement, la biere locale, Kilimanjaro nous aide a survivre. Nous restons a Zanzibar pendant trois jours.

Jusqu ici le carburant n a pas trop pose de problems. A Mzuzu c etait un peu plus rock n roll, on a du le faire venir de Lilongwe, quelque chose comme 320 km , mais il n y en avait pas assez alors en a fait le complement avec de l essence voiture qu il a fallu filtrer.

Cote meteo, il fait de plus en plus chaud. Quelques coups de soleil sur les bras brulent un peu. Ici il fait nuit vers 17h30, on commence donc la journee tres tot, entre 4h30 et 6h00. Depuis ce matin nous remontons franchement vers le nord. Il faut maintenant negocier avec les cumulonimbus.Le plafond descend tres bas et le relief est montagneux ici. Dans un premier temps en a cherche un passage pour sortir de l ile de Likoma, mais les nuages lechaient le relief. On a fait demi tour pour chercher un passage vers l ouest. On etait a environ 15m de la cime des arbres. Au moment ou on a failli renoncer et retrourner a notre aeroport de depart, une petite trouee s est faite dans le relief et on a pu passer. OUF.

Sur les aeroports on rencontre beaucoup de sympathie de la part des locaux. Des dizaines de gamins et d adultes viennent voir l avion. Des que l on peut, on prend un taxi de brousse et on va au village local. Les paysages sont grandiose, tres contrastes. Jusqu ici on a eu que du bush a perte de vue, des petits arbres, des buissons, des longues routes ou pistes qui doivent faire 600km en ligne droite. Des fleuves, des rivieres, des casacdes, et surtout des kiliometres et des kilometres ou il n y a pas ame qui vive....Je ne dirai plus jamais que le monde est petit. Ce sont nos deplacements qui sont limites, c est tout. Depuis la Zambie, ca devient plus verdoyant, et depuis la Namibie, verdoyant et montagneux. A Mzuzu on est alle visiter une entreprise qui vend du tabac. Notamment pour Philip Morris...Des centaines de ballots de tabac seche pesant environ 85kg a 100kg chacun. Le Malawi est un des plus gros producteur de tabac après le Bresil. Ils produisent aussi du cafe, du the, du riz, du sucre et du coca cola...

Les prochains vols vont etre de plus en plus dur a cause de la chaleur, mais surtout parce qu en ce moment c est la saison des pluies en Tanzanie et au Kenya.

L avion se porte bien. Il est incroyable. Il transporte maintenant 7 personnes, les bagages, des dizaines de litres d huile, trois futs d essences, ses 1200 litres de carburant et s autorise des decollages courts. A lilongwe nous avions du vent de travers et une piste de 750m. Decollage avec 40 degres de volets en moins de 500m...impressionnant. Le cockpit est vieux, il ressemble a celui d un dc3. Les instruments sont en russe.


Cote sensations, c est incroyable d etre ici. On est coupes des informations du monde entier. Pas de Tv, pas de radio. On est au milieu de la nature, de la vie sauvage. Ici, tout est hostile. Du simple moustique, au serpent qui dort dans la salle de bain. En vol, nous survolons parfois pendant des heures entieres des forets ou il n y a pas un seul endroit ou nous pouvons nous poser en cas de panne moteur. Meme si nous avons du materiel de survie a bord, il y a une cance sur trois que nous puissions etre en etat de l utiliser si les choses devaient mal tourner. Mais vaut mieux ne pas y penser.

Les prochaines destinations: nous devons aller survoler le Kilimanjaro dans trois jours, sans nous y poser. Ensuite nous partons pour le parc du Serangeti, un des plus grand parc d Afrique. Le kenya refuse sur son territoire les Antonov et les Iliouchine, bref tous les avions russe. Comme nous n arrivons pas a trouver de solution avec eux, le voyage se complique. Nous n arrivons pas non plus a trouver de carburant pour les pays plus au nord. J ai essaye de contacter plusieurs fois le routeur francais, mais aucune reponse de leur part. Je suis un peu decu.


Bref, le moral est bon, l aventure extraordinaire et nous continuons tant que nous pouvons. Il y a de grandes chances pour que nous ne puissions pas rammener l avion jusqu en Europe, mais nous continuons a y croire. L aventure continue.


Merci a tous ceux qui suivent ce voyage et qui laissent des commentaires. J espere que tout va bien de votre cote. J essaie de mettre quelques photos en ligne. Vous pourrez y acceder en cliquant sur le lien en haut du blog (picasaweb)

Bises a tous et a bientot


JM

lundi 27 avril 2009

Enfin.....internet

Salut a tous,
ca va? Je trouve enfin une connection internet apres une semaine. J ai beaucoup de choses a raconter mais j ai peu de temps et la connection saute... En bref: les passeports recuperes lundi 12h30 grace au super boulot de Visas Express, Sophie me conduit a l aeroport de CDG ou j arrive avec 10 minutes d avance. Vol pour Francfort, je retrouve Helmut et on decolle pour Windoek en Namibie. 10 h de vol, epique mais sympa. On prend ensuite un taxi et on part a 500km plus au Nord dans la brousse, c est la bas qu est l avion. Le bush est vraiment desertique et nous voyons deja des animaux, elephants, antilopes, phacocheres....Nous decouvrons l avion le lendemain. Thomas et Helmut preparent l avion et font un vol test. L approche est trop basse, l avion heurte un petit arbre du bush. Le phare de l aile droite est casse. On met du scotch, une bouteille vide en plastique on reparera demain a l escale. On charge l avion, les sacs, deux futs d essence de 200l, une roue de secours, l avion est plein.
decollage le lendemain 6h00 du mat. on essaye de voler tot pour eviter les chaleurs et turbulences dues au soleil. Premiere escale, et premiere frayeur a l attero, nous manquons de sortir de piste. Nous redecollons et atterrissons a Rundu, ou nous faisons un cheval de bois. deuxieme frayeur. Thomas n a pas l air si bon. En fait ces deux atteros un peu loupes sont a cause du vent thermique qui change de direction a 180 degres en quelques secondes. Nous dormons dans un hotel sur les bords de l Okavango. Il y a des crocodiles. C est genial, le coucher de soleil somptueux, les bruits de la forets, des animaux....un autre monde. Nous partons en bateau sur l okavango et faisons une incursion en Angola. Le lemdemain, Decollage de Rundu, destination Kasane au Botswana. Nous sommes sur les bords d une riviere, le chobe. Le lendemain, relache, pas de vol, mais nous partons en bus au Zimbabwe, visiter les chutes Victoria....fabuleux. EN revanche la pauvrete et la misere dans laquelle Mugabe a plonge le Zimbabwe est effrayante...on se demqnde comment les autres gouvernements puissent laisser faire. Hier decollage de Kasane et nous sommes aujourd hui en Zambie. Apres une nuit passee dans des cases en pleine foret ( j ai vu un leopard et des hypopotames...je vous mets les photos des que je peux) nous partons pour un court vol vers le Malawi.
En bref, tout va bien, c est vraiment magique. Il y a des vols difficiles, mais nous avancons....
Merci a tous, a tres vite......je dois y aller nous decollons dans une heure....
Bises

lundi 20 avril 2009

J-1/3: Le lien photos

Tout en haut du blog, vous trouverez un lien picasa web, sur lequel seront mises les photos du voyage. Je les mettrai au fur et à mesure et selon la possibilité d'accès à internet!
Kenavok
http://picasaweb.google.fr/jean.urlacher/FlyOutOfAfricaEnImages?feat=directlink

J- 1/2

1/2. ¨Parlons en du demi. Je crois qu'un petitl me ferait du bien.
Je cours partout. Excellent entrainement pour le marathon .
Je suis allé à Toussus le Noble chercher les épaulettes de commandant de bord chez Gésair, l'école de pilotage de Willy, notre pilote d'essai. Renaud et Vivien étaient dans le simulateur, prêts au décollage pour un tour vers Lannion. Leurs encouragements m'ont motivé à aller préparer le sac.
Le choix forcément Cornélien entre: "ce que je prends" et "ce que je prends pas" est difficile compte tenu du nombre de pays traversés. En Namibie la saison des pluies est terminée, par contre au Kenya et en Tanzanie, elle arrive bientôt. Bref, je m'ensuis remis aux conseils de la médecine du voyage: "des vêtements à manche longue" pour éviter les piqures de moustiques et autres bestioles avides d'un petit français. Quelques coups de téléphones de la famille et des amis, Nico & mamaï, mes nièces, Anne, les parents, Julien, Grégoire, Eric Magnan ce matin, Thierry & Christelle, Pauline & Julien....Puis après quelques machines et une séance de repassage (et oui) voilà le plus gros du sac terminé. Je file sur le bateau de Sophie, qui s'occupe de recoudre ma combinaison de vol et y ajouter deux coutures de Stickers:" Antonov". Ca fera plus sérieux au poste de police. Julien Jay, me prête sa caméra HD! De quoi faire un reportage! Je dois la récupérer demain midi à Massy. Entre temps il faudra trouver des cassettes et une batterie. Il faut récupérer les passeports demain matin, rendre à Grégoire le sien.
...
et dormir un peu...
...
Prochain message dès que je peux:
C'est parti !!!

BANZAI!

samedi 18 avril 2009

J-1

J'ai acheté mes billets d'avion. La carte bancaire à rendu l'âme, mais au moins je suis dans l'avion! Inch Allah comme on dit au Japon. Faudra se débrouiller. J'envisage de dormir dans l'avion ou sous l'aile dès que ce sera possible pour économiser aux maximum sur les nuits d'hôtels. un sac de riz et un réchaud devraient faire l'affaire.
Départ Lundi 15h30 de Charles de Gaulle pour Francfort. Arrivée à 16h50. J'y retrouve Helmut.
Puis nous décollons avec Air Namibia à 22h40 et arrivons à 07h50 le lendemain à Windok en Namibie. Nous allons parcourir en 9h de vol ce qui va nous prendre plus d'un mois dans l'autre sens!
BANZAI !!!

ce matin je suis allé acheter le nécessaire de survie en cas d'atterrissage forcé! Une lampe de poche à dynamo, un gourde, des aliments liophilisés, quelques médicaments. mais aussi une chemise avec des épaulettes pour y mettre des galons de commandant de bord (essentiel quand on veut passer les postes de police avec moins d'embrouilles), une combinaison de vol noire (kaki c'est trop militaire et ça pourrait être mal venu dans certains pays). Une paire de lunettes, de l'anti-septique (pour ne plus douter sur la réussite de cette aventure) et du répulsant anti-moustique à appliquer sur la moustiquaire. Et j'ai aussi acheté un petit truc assez sympa, c'est comme un petit allume gaz qui fabrique une petite étincelle. On l'applique sur une piqure de moustique ou d'arraignée et ça calme immédiatement la démangeaison. J'avais déjà essayé ça par le passé avec Jean Paul Mari, un grand reporter du Nouvel Obs. Je suis désormais propriétaire d'un anti-démangeaison à étincelle et j'en suis fier!

Le reste de la journée, je l'ai passé au bureau à terminer mes articles. Demain, je fais mon sac, le ménage de la maison et surtout j'essaie de dormir un peu pour rattraper un peu de fatigue de ces semaines passées. Il faut que j'ai toutes mes capacités pour le mois qui vient!

Demain, sur le blog, j'affiche les premières photos!

Si j'ai un billet aujourd'hui, c'est grâce à vous. Alors je vous embarque dans mon sac à dos...

Kenavok à tous et bon week end...;

J-2

Hola, cher lecteur et lectrice!
Il s'en est passé des choses aujourd'hui!

09h00: "salut c'est Grégoire, tu as le numéro de Thomas le propriétaire de l'avion?"
09h30: coup de téléphone de Visas Express "la Tanzanie refuse votre demande de Visa. Votre cas ne rentre pas dans les ordinateurs. Ils veulent un numéro de vol d'une compagnie aérienne"
Merde! Que faire? J'appelle en allemagne la société de "routeurs" qui s'occupe de notre cas. Un routeur, qu'est ce que c'est? C'est une société qui se charge d'obtenir les autorisations de survol des pays traversés, qui se charge d'approvisionner en carburant son client et de répondre à ses requêtes techniques! Les routeurs ont le bras long, ils sont en contact avec les hautes autorités des pays. Ce sont eux qui organisent par exemple le déploiement des ONG ou des secours sur des terrains hostiles ou à la suite de catastrophe naturelles. Bref je les appelle et j'explique mon cas. 3 mn plus tard, j'ai un mail que je transfère à Visas express, confirmant la prise en charge du routeur de notre cas. Visas Express imprime le texte en envoie un coursier jusqu'à l'ambassade.

Entre temps, je travaille et j'écris mes articles! Nous bouclons le mois de mai.

09h45: Coup de téléphone de Grégoire, le caméraman: "j'essaie de joindre Thomas sans succès. Tu as le numéro de Helmut?'"

11h00: " Salut c'est Grégoire, j'ai eu Helmut et je viens de parler avec la boîte de prod. C'est foireux! Le budget est trop serré pour moi, c'est trop risqué, il y a trop d'inconnues. C'est mort".
Je lui réponds que c'est l'Afrique! Qu'il y a des riques, mais que j'ai confiance en mes allemands et en cette aventure. Bref c'est mort. Je lui fait part d'une chose, je suis bien sûr déçu, mais je respecte son choix. En tant que professionnel, il a toute ma confiance.

11h15: j'appelle Helmut: "la boîte de prod et le caméraman jettent l'éponge, ils ont trop d'incertitudes sur le budget" Il me répond: "je ne comprends pas, j'ai donné mon accord pour tout, je leur offre de payer de ma poche 8000 euros pour qu'ils n'aient pas à payer de taxes d'essence et d'atterrissage, on a donné notre accord pour être filmés, Thomas accepte de voler la porte ouverte pour filmer, il accepte de faire des vols en patrouille tourner des images de l'extérieur"???." - "Helmut je crois que le caméraman craint les frais d'hôtels et de bouffe, qui peuvent être aléatoires sur le trajet". "Ok, Jean-Marie, dis lui que s'il veut des certitudes, il n'a qu'a payer 2500 euros pour tout le trajet, et je lui payerai la différence de ma poche"- "Mais Helmut tu ne peux pas faire ça???" - "Dis lui ça, et je m'y engage, fais le, vraiment!"

11h20: "Allo Grégoire, si tu as besoin de certitudes, voici ce que te propose Helmut......."
"Ah, d'accord...j'appelle la boîte de prod et je te rappelle... (il est 01h30 du matin et n'a pas encore rappelé!)

11h30:"Allo, c'est Visa Express, c'est gagné! La Tanzanie accepte votre demande de Visa, vous l'aurez lundi matin!" - "Bravo les gars, beau travail! Merci, vraiment" C'est vrai qu'ils ont été efficaces! Merci au coursier que je ne connais pas, et à Luis Martens mon interlocuteur.

Pendant ce temps, je dois terminer d'écrire mes articles, mes vacances ne sont pas signées par François Siegel, mon patron. Il m'a clairement signifié hier que prendre un mois de vacances était mal venu en cette période de crise, ce que je comprends, mais après m'être défoncé pendant deux ans pour mon magazine, j'espérai un peu de reconnaissance!Bref c'est tendu.......

J'allume une énième cigarette!

16h03
Je reçois ce mail de Dominique Carel le directeur financier de la boîte de prod:
"
Bonjour
je ne sais toujours pas si on tente l'aventure
gregoire veut des assurances des pilotes allemands sur la logistique, les couts et leur collaboration
merci de m'envoyer néanmoins les textes dont on a parlé
y compris le texte reçu en pdf mais sous un format modifiable
et ....suite lundi
merci
cordialement

suite à quoi ma réponse:

"
Cher Dominique,

Merci pour votre mail.
Je crois que j'atteins le point de non retour dans notre collaboration. Voilà un mois que j' ai privilégié votre société, par souci d'honnêteté. J'ai dépensé beaucoup de temps, d'énergie et aussi de l'argent pour essayer de faire avancer ce projet. Je me retrouve sans réponse, à deux jours du départ, pour un voyage qui nécessite tout de même un minimum de préparation.
Pour vous, j'ai réussi à négocier de ne pas payer les 8000 € de taxes d'aéroports et de participation au carburant, Helmut les prenant à sa charge. Pour vous, il paye de sa poche tout frais de bouche ou d'hôtel qui dépasserait un budget de 2500€ par personne. Pour vous il prend en charge les locations de voiture sur place !!!!!
Tous les passagers et membres d'équipage de cette aventure ont donné leur accord pour être filmés. Le propriétaire de l'avion autorise que l'on vole porte ouverte et de faire des images air to air. De plus, les visas ont été faits. Que demander de plus?
J'ai conscience des risques que ce reportage entraîne. Et je respecte entièrement votre décision en tant que professionnels. Comprenez seulement qu'à partir d'un certain point, je ne puis vous apporter davantage de garanties: c'est l'Afrique! Il ya des questions dont personne n'a la réponse. À moins d'avoir des budgets astronomiques, une aventure de ce type comporte des inconnues et c'est d'ailleurs ce qui en fait sa valeur.
Néanmoins je tiens à vous remercier pour votre attention et votre collaboration. Peut-être qu'avec plus de temps nous pourrions envisager d'autres aventures....
Bon week end

Cordialement

Jean Marie"


Après 1heure, je reçois un coup de téléphone très cordial de Dominique: "Vous êtes faché?"
" Non Dominique, je ne suis pas fâché, mais soyons réalistes, si lundi matin vous me dites que c'est "non", qu'est ce que je fais? Alors, pour cette raison, je ne peux pas me permettre de compromettre cette expédition. Je préfère savoir s'il me reste 48h pour trouver un budget, plutôt que 3h Lundi matin. Il me faut une situation claire. Peu importe la réponse, je veux juste être fixé maintenant, et c'est légitime. Je comprendrais votre décision, car vos contraintes sont lourdes, mais votre situation n'est pas la mienne."

Tout à coup je me sens soulagé d'être resté fidèle à mon projet sans risquer de le voir s'évanouir pour une promesse sans lendemain. Je préfère être seul responsable de ma galère. Voilà quelques semaines que je reçois comme message: "on vous donne la réponse demain" la décision se retrouve chaque jour reportée au lendemain. Il faut savoir trancher! On ne peut pas rester dans l'expectative comme ça très longtemps! Voilà un mois que ça dure! On ne joue pas avec les nerfs des gens comme ça très longtemps. D'autant que je leur ai fourni toutes les informations possibles, que j'ai passé des heures au téléphone pour ça.

Voilà, je me retrouve comme au premier jour, avec une belle idée en tête, mais maintenant je sais que je ne peux compter que sur : les amis, la famille et les amoureaux de l'aventure! J'ai reçu beaucoup de soutien moral et quelques chèques hier. Merci, ça m'aide encore à y croire ce soir! Le pouvoir de l'amitié et du partage, même s'il a ses limites est extraordinaire. Ce sont mes valeurs.

Continuons:
17h38: mail de Djemila, la secrétaire de la boîte de prod:

"Bonjour Jean-Marie,
J’ai fait suivre ton email à Tony et à Patrice.
J’espère sincèrement qu’ils vont trouver une solution rapidement.
bien à toi
Djemila
"

Merci pour ton aide et ton soutien Djemila!


20h00: Je vais voir François mon patron, et lui propose un compromis: "je peux m'arranger pour être de retour vers le 15 mai pour le bouclage du prochain magazine, avec plus ou moins 32 jours selon dispo des billets d'avion. Ca m'ampute l'expédition. Je devrai quitter l'aventure à Nairobi. Mais c'est un compromis nécessaire. A regret certes, mais nécessaire! Le bon point: nos relations restent bonnes! Il faut savoir mettre de l'eau dans son vin!

20h40, message de Dominique Carel de la boîte de prod:

"Jean Marie
Grégoire ne le sent plus
je viens de lui parler
il y a trop d'incertitudes à son avis
je crois qu'il va vous appeler
j'ai confirmé à patrice et tony l'annulation du rendez vous de lundi matin
désolé
et sans rancune
et bonne aventure si vous réussissez à monter dans l'avion et réaliser votre passion.
Dominique"


21h07: Je réponds:
"
Dominique,
Merci! Voilà qui est clair!
Sans rancune bien entendu!
Bonne continuation à vous et à vos collaborateurs.
Jean Marie"

Merci au moins pour cette franchise. Je sais à quoi m'en tenir, je n'ai pas perdu deux jours!

Dans la foulée, grâce aux soutiens financiers que j'ai reçus hier, je peux m'acheter la première partie du voayge: Paris Francfort: 220, 97 Euros. Départ à 15h30 de Charles de Gaulle et arrivée à 16h50.
prochaine étape : le billet Francfort Wintok en Namibie....On va y arriver!

Demain je pars acheter une combinison, une chemise, des épaulettes, des médicaments contre le palud, une tente de camping, une gourde, des aliments lyophilisés, pour les situations de survie ou en cas de crash, des lunettes de soleil, des vêtements adaptés.
Je dois aussi trouver une caméra digne de ce nom, car j'ai décidé de vous rapporter un film, mais aussi un appareil photo, pour le livre.

J'ai eu Gérard Feldzer (aventurier, ami de Nicolas Hulot et personnage célèbre, patron du musée de l'air et de l'espace du Bourget, ex pilote de boeing 747, il a aussi plusieurs records en aéronautique et vit sur une péniche face à l'assemblée nationale) sur internet ce soir. Il m'a dit de l'appeler à 13h00 demain. On va discuter, on verra bien! Peut être qu'il a des idées lumineuses pour moi, comme il en a l'habitude!

Allez, ne perdons pas courage, en 48h on peu faire encore beaucoup de choses! La Tv a déclaré forfait, mais pas nous!
03h00..bed time!

Merci pour votre soutien
JM

Jm

vendredi 17 avril 2009

J-3

Un premier mot: Merci!
Merci tout d'abord pour tous les messages de soutien, les coups de fil, les mails... Ca contribue à garder la foi!
Merci ensuite à ceux qui ont relayé mon message, ceux qu'ils l'ont diffusé et à ceux dont les conseils avisés m'aident à avancer. Emma, Hervé, Michel, Christelle, Thierry, Olivier, Sandrine, Dali, Christelle, Anne, Laurent, Léa, la famille Vincent et beaucoup d'autres qui se reconnaîtront!
Merci enfin à tous ceux que l'avarice ne tuera pas! Je dois l'avouer: vous m'avez surpris au plus haut point! C'est incroyable la puissance de l'amitié, du rêve, de la solidarité, du réseau!Soyez-en remercié, vraiment du fond du coeur!

Où en sommes nous?
Les choses avancent de manière très positive, mais à petit pas. Dominique Carel m'a appelé aujourd'hui: Planète a donné un accord de principe pour réaliser un reportage. Mais ce n'est pas gagné malgré tout. Une autre partie de la décision incombe à Grégoire. Je sors à peine de son bureau, après 3 heures de discussion intense. Il calcule tous les risques, le budget nécessaire au tournage et celui du montage. Pour lui, ça va être très difficile compte tenu du petit budget que lui accorde la boîte de prod. Comme ils co-produisent le reportage, ils partagent les risques! Grégoire doit négocier ça avec Dominique Carrel demain. Je ne veux pas être trop optimiste, mais je crois qu'il y a une vraie chance que ça marche....

Je dois pour l'instant terminer proprement mon travail au magazine. Demain nous serons davantage fixés. Si ça démarre, tout va aller très vite! Exciting!

Gardons le cap!

Merci encore à tous!

jeudi 16 avril 2009

J-3,5

Sur une excellente idée de Michel Stéphan et Olivier Revenu, j'ai créé un compte Paypal! Vous pouvez ainsi payer en direct par payement sécurisé. Comment faire?
Inscrivez-vous sur www.paypal.fr
Vous pouvez envoyer votre soutien financier par paypal en adressant votre transfert à "jean.urlacher@gmail.com"
A votre bon coeur Msieurs Dames :-)
Merci à tous
Kenavok

mercredi 15 avril 2009

J-4

Je sais...
vous attendiez tous le réponse définitive hier. Moi aussi.
Puis vous avez été nombreux à l'attendre aujourd'hui.
Que s'est-il passé ces dernières 24h?
La boîte de prod devait m'appeler aujourd'hui à 13h00 pour me donner la réponse. 17h00 toujours rien. Un appel de Grég qui me dit, "ça ne sent pas bon, à mon avis c'est plié"! Après les premières secondes du sentiment de déception qui m'assaille, je décide de prendre ma moto et d'aller direct à la boîte de prod, pour faire le point. J'arrive dans le bureau de la secrétaire, Jahmina, très gentille. Derrière la porte vitrée de son bureau, le patron Tony Comiti et ses rédacteurs en chefs sont en réunion. J'attends quelques minutes. Sors du bureau Dominique Carel le directeur financier que je n'ai eu au téléphone pour la première fois qu'hier. Il m'invite dans son bureau et m'explique la situation:
Nous sommes un boîte de production. Pour vivre, nous vendons nos sujets à des chaînes de TV. Pour votre voyage, nous voulons le vendre à la chaîne Planète. Planète à une réunion une fois par mois pour décider de l'achat de sujets. En proportion, il y a environ 18 sujets proposés et seulement trois ou quatre achetés. Le problème c'est que cette réunion aura lieu mercredi de la semaine prochaine. Sur ces mots, entre dans le bureau Tony Comiti. "Votre sujet nous intéresse vraiment, je vous aussure. Le problème est d'obtenir un accord, au moins verbal du patron de planète, s'engageant à acheter le sujet". Il prend le téléphone et appelle Planète. Répondeur, il laisse un message. "Désolé de faire le forcing, mais il faut que l'on décide rapidement..." Le message est passé, mais nous ne sommes toujours pas fixés. Tony sort, "croisons les doigts" dit-il en partant.
Dominique m'entretient une vingtaine de minutes sur les assurances qu'il faudrait prendre en cas de pépin et sur les impératifs de temps qui nous tinnent. "De toutes façons, il faut attendre les visas", sans ça, pas de départ! L'avion doit décoller jeudi matin de Wintok en Namibie. Nous avons jusqu'à mercredi en extrême limite!
Je rentre au bureau, songeur! Il n'y a plus qu'une chance sur trois que ça marche! Le rêve ne va pas s'écrouler si près du but! Tout ça pour une question d'Euros! C'est cruel! Mais come on dit, "c'est le nerf de la guerre".
Je me pose devant une petite bière. Plusieurs réflexions me traversent l'esprit:
Pourquoi dépenser autant d'energie, pour aller à la rencontre d'autant de galères, de stress, de pression, de nuits courtes et d'inconnues? Quelle est cette voix intérieure qui me pousse à faire toutes ces démarches, sans en connaître l'issue? L'aventure! La réponse est limpide. L'aventure! C'est ça! L'appel est irrésistible. Aller à la rencontre de l'inconnu, prendre des risques maîtrisés, rapporter au fond des yeux, un bout d'espace, des visages, paysages, des galères, des expériences....Depuis un mois je travaille jour et nuit pour que ce projet aboutisse, mais j'ai commis une erreur: par souci d'honnêteté je ne me suis laissé qu'une seule chance de source budgétaire pour financer le voyage. Mais la chaîne TV peut dire Non pour des raisons qui lui incombent. Je resterai alors sur le carreau avec aucune prise sur ce rêve qui m'échappe.
NON, je ne peux pas baisser les bras. Il reste 4 jours! 4 fois 24 heures pour trouver 4000 Euros. Soit 1000 Euros pas jour! Une seule chance à ce stade, trouver un mécène prêt à soutenir le projet. Un à 4000 euros ou 4000 à euro, ou 2000 à 2 euros ou 1000 à 4 Euros ou 500 à 8 euros ou 100 à 40 euros, ou 50 à 80 euros ou 10 à 400 euros, ou 5 à 800 euros ou un à 4000 Euros. C'est bon la boucle est bouclée.
Alors que faire?
Si vous lisez ces phrases, demandez autour de vous, ouvrez la pièce jointe ou arrêtez moi dans ce délire....Il n'est pas trop tard ni pour arrêter, ni pour continuer!
Work and see....
Je n'ai pas dit mon dernier mot!!!!
Bien à vous...
Bise à tous
......à demain!

mardi 14 avril 2009

J-5

Vous voulez rire?
Et bien voilà:
Ce matin après quelques péripéties, une nuit très courte et une tonne de boulot, j'arrive à l'agence chargée de faire les visa: "visas express". J'expose la situation, et j'obtiens pour réponse des grands yeux de hibou et une bouche béante de laquelle ne sortait aucun son intelligible. Quelques secondes plus tard suit un "oulalalalalala" c'est pas gagné votre affaire. Comment ça m'exclame-je? "Ben, voilà un tas de feuille blanche, il va falloir expliquer votre situation au consulat, parce qu'on ne sait pas gérer votre cas. Vous n'avez pas de billet d'avion prouvant que vous entrez ou sortez du pays à des dates fixes" "Oui mais c'est normal" répondis-je "je conduis l'avion". "Ah oui mais là ça ne vas pas du tout". Bref, me voilà embarqué à écrire des lettres en 4 exemplaires, expliquant le pourquoi du comment, sans savoir comment tout cela va se passer sur le terrain. Bref, des genres de lettres commençant par "je sousigné et finissant par...distinguées". Ca commence mal. Le coursier prend le dossier et s'en va prestement sur son fier scooter... L'agence devait me rappeler dans la journée....je n'ai toujours pas reçu signe de vie... Le visa Kenya devait prendre 24h, le visa tanzanie, 3 jours ouvrés.

" d'accord"

Après un match de ping pong téléphonique ave Grégoire le caméraman et la boîte de prod, je reçoit enfin le coup de téléphone du directeur financier, avec qui j'ai une conversation très instructive concernant le coût de l'aventure et le prix d'hôtels, que ni lui ni moi ne connaissont, mais qu'importe....Il me laisse avec cette phrase je vous rappelle aujourd'hui, dès que j'ai eu la chaîne planète pour confirmer ou infirmer notre décision.
......
" d'accord"
.........
Puis quelques mails plus tard, il m'informe que la décision ne sera pas prise avant 13h00 demain."
.....
"d'accord"
......
Alors voilà, nous n'en saurons pas plus avant demain.....

D'accord?....

J-6

Journée productive. Demain matin je fonce aux visas, Greg lui fonce à la boîte de prod. Demain nous serons fixés. On part ou non!
Bonne nuit

lundi 13 avril 2009

J-7

J'aime bien le 7. Cette histoire ressemble à un scénario de mission impossible...Le décompte des jours apporte son lot de rebondissements, de doutes, d'espoirs, de rêves... Un challenge en repousse un autre. Au programme cette semaine:
Lundi: Finir mes articles, aller prendre des photos réglementaires pour les visas (il en faut un paquet), remplir les formulaires de visas et aussi acheter le billet d'avion, car pour certains visas il faut montrer que l'on a un billet retour, ce qui dans notre cas est problématique puisque nous avons l'avion mais pas de billets....en bref Lundi paperasse...et aussi début du traitement anti-palud....
Mardi: première heure, débarquer dans une agence "Visas express". ils s'occupent de faire les visas au plus vite grâce à leurs coursiers. Le problème c'est qu'il reste quatre jours ouvrés et que selon la route choisie, il nous faut beaucoup de visas. Grégoire le caméraman prévoit fortement de s'arrêter au Kenya, car la route Est ( Djibouti, Yémen, Arabie Saoudite) est trop risquée pour son matériel. Et nous n'arriverons probablement pas à faire nos visas à temps. L'aventure s'arrêtera probablement donc au Kenya, et nous rattraperons l'avion après, si ils réussissent à passer! Enfin nous ne sommes pas encore là. Il faut ensuite qu'on finalise la chose avec la boîte de prod. Je dois aller à l'Etat major de l'armée de l'air pour dégoter des combinaisons de pilote, prévenir le chef d'Etat major de notre possible passage à Djibouti, lui demander son assitance pour le carburant, foncer à la médecine du voyage pour vérifier que j'ai tout les vaccins réglementaires et compléter mon stock de tablettes anti palud. Vérifier aussi que ma moustiquaire soit bien "mosquito killer", poser mes vacances au boulot, gérer le planning avec mon réd chef, appeler la banque pour une allonge, respirer un coup, et commencer à préparer le sac (emport de vêtements amples et à manche longue obligatoires...mhhhh j'ai pas grand chose dans la garde robe!)
Mercredi: faire ce que je n'ai pas fini mardi, boucler le magazine, continuer les préparatifs....
Allez, on y croit jusqu'au bout!!!
Bonne Pâques à tous
Kenavok