mercredi 13 mai 2009

J+2- Ethosha


Le soleil se lève à peine lorsque nous prenons la piste en direction du parc d'Ethosha. Uwe, un ami de Thomas est guide de brousse. Il nous a gentillement proposé de nous emmener lors de sa tournée d'inspection. Helmut B et moi, sommes les deux seuls à être du voyage. Un privilège, car Uwe connaît la brousse et les animaux comme sa poche.
Ethosha est un des plus grands et des plus beaux parcs animalier d'Afrique australe. Il a été officialisé comme parc national en 1907. A l'époque il faisait 90 000 km2. Aujourd'hui, il a été réduit à 22 000 km2 et pour vous donner une idée, c'est presque la superficie de la Bretagne. Ici les animaux sont dans la plus totale des liberté. Il n'y a qu'un tiers du parc ouvert au public, c'est la partie qui entoure le lac salé asséché. A la saison des pluies il se remplit et les flamands roses y viennent donner naissance à leur petits.(cf Les ailes pourpres, le documentaire de Disney, qui lui a été tourné au Nord de la Tanzanie).
Très vite, on aperçoit les premiers zèbres, les premières gazelles. Ils ne sont pas farouches et la voiture ne leur fait pas peur, c'est surprenant. C'est bien plus difficile d'approcher un cerf en France, croyez-moi. Un chacal, des vautours, des gnous, des antilopes, la vie animale est partout et en abondance. Uwe nous conduit vers les points d'eau. C'est là qu'est notre plus grande chance pour observer un lion ou un éléphant. Jusque là pas de chance. Des panneaux indiquent "stay in your car", on comprend bien pourquoi. N'empêche, que l'on roule depuis trois heures et qu'avec le café de ce matin nous avons tous les trois envie de pisser. Comme il faut bien une victime, je suis le premier à sortir de la voiture. Les deux autres font guet. Pas très loin, des herbes hautes. Un lion ou un léopard pourraient être là, caché... Comme toujours dans ces moments là, la vessie est toujours trop grande et trop remplie, ça n'en finit plus. Les secondes passent et sont terriblement longues. En tant que mâle dominant, je marque mon territoire. Normal. En gros, je suis en train de défier publiquement un lion de 250 kg pour un combat au corps à corps. J'ai ma vie entre mes mains, ou presque. Je me repose sur mes guetteurs. N'empêche, que je ne suis pas tranquille. Une bestiole pourrait bondir d'une seconde à l'autre, me prenant au dépourvu dans cette position peu propice au repli. Certainement le pipi le plus risqué et le plus excitant de toute ma vie. Il y a avait aussi eu celui réalisé à grand renfort de contorsions par la fenêtre d'un petit avion au dessus de la mer du Nord, par moins 10 degrés. Mais celui-ci, c'est autre chose. C'est tout une saveur. Vous ne pouvez pas comprendre. Je vous invite à tenter l'expérience.La prochaine fois que vous voyez un cirque,entrez dans la cage aux fauves et laisser vous aller tranquillement. Vos amis seront de l'autre côté de la grille et vous diront si quelque chose bouge! Voilà, ça fait presque 2 minutes de vie en tant que proie potentielle! C'est une nouvelle expérience qui fait rire mes camarades quand ils crient soudain "vite vite, rentre un lion arrive"... Moi je n'ai pas ri tout de suite à leur blague. Je remonte dans la voiture, soulagé, pour de vrai.
La journée se poursuit sur les routes de poussière argentée du parc. Vers 14h00 il fait vraiment très chaud et le soleil tape fort. Nous nous arrêtons à un point d'eau pendant plus d'une heure pour observer les mouvements. Helmut B et Uwe s'offrent une sieste. Moi j'attends, appareil photo en main que quelque chose se passe. J'adore! Je pourrai rester là pendant des heures. Différentes familles d'animaux viennent se désaltérer. Chacune l'une après l'autre, avec toutes les précautions du monde. Les points d'eau sont le carrefour obligé de tous les animaux du bush. Le bar local quoi! L'essentiel pour eux est de ne pas arriver au moment où un mammifère hostile aurait plus faim que soif. J'imagine: "Tu bois un coup Gégé?" "Bof, moi je préfère manger avant de boire, je tiens mieux la marée"."Comme tu veux, il y a de la gazelle au troquet en ce moment. Tu m'en mets une de côté?"...J'vous promets, c'est comme ça que ça se passe dans la jungle!
Vers 17h30 nous quittons le parc, car nous devons passer la barrière avant le coucher du soleil. Alors que nous rentrons à la ferme, un orage puissant éclate. Des trombes d'eau s'abattent sur cette terre aride toute la nuit. Nous retrouvons les autres. Un nouvel arrivant est là: Dennis. C'est un autre allemand, au physique de pilier de rugby, avec qui je vais partager ma chambrée pendant les semaines suivantes. Le contact passe très bien. Dennis n'a rien à voir avec l'aviation, il est antiquaire d'armes à feu. Il a 35 ans. Il a réussi à convaincre Nicole,sa femme, qu'il ne pouvait pas passer à côté de cette aventure. Traverser l'Afrique en Antonov le faisait rêver. Dennis a l'habitude de monter des expéditions dans le désert, mais quand Thomas lui a dit la semaine dernière, qu'il restait une place dans l'avion,il n' a pas hésité une seconde. Pendant la soirée, nous préparons le vol du lendemain. On devra faire un premier arrêt à Tsumeb pour refueler et tirer ensuite jusqu'à Rundu. Pour l'instant, nous resterons en Namibie, mais juste dans la petite langue Nord-Est du pays, à la frontière. A priori pas de problèmes particuliers, Thomas connaît le région. Helmut P et Thomas sont allés à l'avion aujourd'hui. Helmut P me prend à part et me dit:" On est vraiment très très chargés. Tu verras demain. Dis moi si tu remarque quelque chose d'anormal".
Le lever est prévu à 05h00. Enfin le vrai départ!Je sombre dans le sommeil profond , déçu de ne pas avoir vu de lions, mais terriblement excité pour le vol de demain.

1 commentaire:

  1. tes récits sont toujours aussi passionnants et captivants en plus ils sont pleins d'humour......j'ai adoré "la pose pipi",continue de nous faire voyager et rêver comme tu le fais si bien, on ne s'en lasse pas.
    cricri

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